Escale à Vientiane, capitale du Laos !

(11 et 12 Février)

Nous avions été prévenus : il n’y a pas grand-chose à faire à Vientiane. La capitale du Laos a plus des airs de grosse bourgade que de véritable capitale administrative. Mais les choses changent et avec le développement économique du pays, Vientiane est en pleine mutation échangeant par endroit un peu de pittoresque contre quelques animations bienvenues. Nous décidons toutefois d’y faire un stop, non seulement car il s’agit tout de même d’une capitale et qu’il serait dommage de passer à côté, mais aussi car cela nous permet de faire une pause sur la longue route entre Thakek et Vang Vieng.

Bus local de Thakek à Vientiane

Pour nous rendre à Vientiane, nous choisissons de prendre un bus local depuis Thakek qui démarre à 7h du matin pour 60 000 kips par personne. L’avantage du bus local, c’est qu’on a le temps de voir du pays ! Le chauffeur fait des tours et des détours, s’arrête au milieu de nulle part pour prendre un lao qui attendait là, un autre descend 300 mètres plus loin toujours au milieu de nulle part, décroche son téléphone puis tourne subitement à droite dans une ruelle… Par moment, nous nous demandons si le chauffeur ne profiterait pas d’avoir son bus pour rendre des services aux copains : genre déménagement, transport gratuit, juste passer boire un café, etc. C’est limite s’il ne nous demande pas de descendre pour filer un coup de main pour porter les meubles dans la soute… Mais nous sommes en voyage, nous avons le temps, nous, ça nous fait rire ! Et puis tous ces arrêts laissent le temps à tous les vendeurs postés aux arrêts de bus de monter nous proposer leurs produits : la dame entre dans le bus avec 15 brochettes de poulets dans chaque main, encore toute dégoulinantes de graisse (marche aussi avec des brochettes de poussins entiers), suit une autre avec du riz en sauce emballé dans une feuille de bananier, des fruits et légumes prédécoupés ou des seaux remplis d’une vingtaine de boissons différentes baignant dans de la glace…

Finalement, nous  arrivons à Vientiane en milieu d’après-midi. Nous sommes surpris par le prix plus élevé des guesthouses et finissons par trouver une grande chambre de 8 lits alignés (30 000 l’unité). Nous profitons du reste de l’après-midi pour profiter du calme de la ville et nous promener aux abords du Mékong. Décidément, toutes les grandes villes du Laos sont bordées par ce fleuve ! A Vientiane, le Mékong forme un généreux croissant de lune et dispose d’une longue plage où les lao se retrouvent le soir. Il est très agréable de s’y promener ainsi que sur la digue avec son marché nocturne ouvert tous les soirs.

Un jour à Vientiane

En une journée, il est tout à fait possible de visiter les principaux monuments situés dans la ville intra-muros de la capitale. Voici notre itinéraire :

  • Palais présidentiel et son imposante statue du roi Anouvong. Erigée en 2010, la statue fait face au Mékong et toise le voisin thailandais d’un air de défi, le bras levé comme pour le maintenir à distance
  • Le marché Khua Din : un grand marché local où les paysans viennent y vendre leurs produits frais, tout ce qu’il y a de plus traditionnel, avec ses stands de poissons découpés au hachoir, ses kilos de viande étalés sur les tables, ses fruits et légumes, ses mouches, ses odeurs, ses couleurs, etc., sans oublier les étals de paniers en osier pour le sticky rice. 
  • Le Patouxai : un curieux arc de triomphe construit en 1960 à l’image de celui de la place de l’étoile à Paris, mais avec une décoration inspirée de la mythologie laotienne. Curieux mélange des genres ! L’esplanade à son pied est très sympa avec ses fontaines musicales, ses bancs sponsorisés et ses jardins bien taillés. Depuis la terrasse au sommet du monument, une vue imprenable sur toute la ville, encore faudrait-il qu’il y ait quelque chose à observer à Vientiane...

 

 

  • Le That Dam ou « stupa noir » : ce stupa est en partie recouvert de moisissure et de végétation sombre, d’où son nom. Selon la légende, il serait le gardien d’un dragon à sept têtes qui aurait protégé la ville lors des invasions siamoises. Un monument qui, sans être extraordinaire, n’a aujourd’hui encore pas livré tous ses secrets… Nous passerons rapidement devant en traversant le quartier où se trouvent toutes les ambassades.
  • Le Wat Sisaket (« un cheveu sur la tête ») : ce temple, situé au centre de la ville dans un jardin paisible, est l’un des seuls à avoir été épargnés lors de la mise à sac de la capitale par les siamois en 1818. La principale caractéristique de ce temple est la profusion de statuettes du Bouddha, disposées généralement par deux, dans des niches creusées dans l’enceinte du cloitre. Vu le nombre, il y en a des milliers, choc visuel garanti ! Nous ne nous lassons pas de faire des photos de toutes ces statuettes en perspective (certaines ont quand même eu la tête coupée par les siamois). L’intérieur du temple est, bien que très abimé, encore très joli !
  • Puis nous finirons tranquillement la journée en passant de temple en temple, et il y en a un paquet, dans le quartier qui longe le Mékong : Wat Ong Peu, Wat Inpeng, Wat Haysok, Wat Mixay, etc. Certains sont vraiment magnifiques, plein de couleurs, de bas-reliefs en bois sculpté illustrant la vie de Bouddha, de mosaïques, de peintures… La plupart ont été reconstruits ou restaurés récemment et ont donc un aspect moderne et clinquant (bien dans le style bouddhique).

Qui a eu cette idée folle un jour d’inventer l’école ?

En rentrant vers la guesthouse, nous passons devant une école dont la grille est ouverte. Nous passons la tête à l’intérieur et bien que nous n’aurions jamais fait cela en France, nous nous avançons vers les salles de classe. A l’intérieur, c’est un véritable capharnaüm car la maitresse est absente et les enfants en profitent. Avec le trac d’un jeune professeur faisant sa première rentrée, je prends mon bâton de maitre et monte sur l’estrade devant le tableau noir pour donner un cours de français improvisé à cette classe de CE1. Et contre toute attente, le silence se fait (presque), les élèves sont hyper intéressés et s’avancent jusqu’au tableau pour recopier dans leur cahier ce que j’inscris à la craie blanche : les mots basiques (les seuls que je connais !) en lao, anglais et français. Ils s’amusent à répéter ce que je leur dis pour travailler leur prononciation. De leur côté, ils savent également me reprendre quand je prononce mal dans leur langue. Cet instant est vraiment génial ! C’est dingue comme ils sont curieux et ont envie d’apprendre ; c’est vraiment dommage qu’ils manquent d’infrastructure leur permettant d’assouvir leur soif de connaissance…

Il y a un peu plus, j’vous l’mets quand même ?

On nous a dit qu’il y avait quelques parcs en dehors de Vientiane qui valaient vraiment le coup d’œil, notamment le Wat Xieng Khuan (Buddha Park) avec son Bouddha couché. Vu la distance, si des voyageurs souhaitent visiter ces parcs que nous n’avons malheureusement pas fait faute de temps, cela nécessiterait de rester une journée supplémentaire dans la capitale.

 

De notre côté, nous prenons le bus dès le lendemain pour rejoindre la ville suivante sur le bord du Mékong : Vang Vieng la sulfureuse !