Pays #2 : Népal – Notre arrivée sur Katmandou

(Du 21 au 25 Novembre)


Comme nous l'expliquions dans un billet précédent, notre passage de l'Inde au Népal allait se révéler plus compliqué que prévu. Au lieu de prendre un bus direct Varanasi - Katmandou, nous nous retrouvions avec :


- Un train de Varanasi à Gorakpur le 21 novembre : départ avec 2h de retard, et 12h30 de trajet au lieu des 9h initialement prévues. Absolument aucun touriste sur les quais, nous ne sommes pas vraiment rassurés. Enfin, au moment de sauter dans le train, nous croisons une japonaise nommée Komi, ce qui nous rassure mutuellement (ouf !). Nous resterons ensemble jusqu'au passage de la frontière ;


- Un bus Gorakpur - Sunauli situé à la frontière le 22 novembre : bus local avec tout ce que cela comporte, 3h de trajet pour 88 Rps ;

- Passage de la frontière, tamponnage des visas et échange des devises ;

- Un bus Sunauli - Katmandou que nous n'arriverons pas à prendre le jour même à cause du retard du train la veille. Nous décidons alors d'aller manger un morceau (nous n'avions rien mangé depuis 24h...) puis nous nous dirigeons vers le bureau de réservation des tickets pour un bus de nuit. Celui-ci nous prévient qu'il n'y a déjà plus de place pour ce soir et qu'il faudra attendre demain (là on s'en veut d'avoir pris le temps d'aller manger...) . Nous réservons donc immédiatement 2 billets pour le premier bus du lendemain. Chouette, on va avoir la chance de visiter Sunauli côté népalais (ironie...) et de passer la nuit dans ce coupe-gorge désert dans un magnifique palais des mille et unes nuits à 2€ la nuit !

 

Le lendemain matin, 23 novembre (vous suivez toujours ?), départ 7h30 pour Katmandou : le bus est atroce, il y a une vingtaine de sièges pour plus de 40 personnes et 10000 moustiques. Heureusement, nous arrivons dans les premiers et trouvons deux places libres. C'est parti pour 12h de route (au lieu de 9h30 prévues) dans un tape-cul, serpentant dans les lacets de montagne, pour parcourir à peine 300 kilomètres !

 

Finalement, nous parvenons sans problème à destination en début de soirée. Nous nous rendons facilement au Himalayan Traveller's Inn, l'auberge de jeunesse que nous avions repérée dans le quartier très touristique de Thamel. L'hôtel est plutôt sympa, le personnel est accueillant et aidant et le tout pour un prix très raisonnable (650 NRP pour 2). C'est alors que nous nous apercevons qu'en l'espace de quelques heures, nous avons perdu quand même plus de 10 degrés au thermomètre. Au Népal, l'hiver est déjà bien avancé. Bien que le soleil est encore très présent la journée, les népalais sont très couverts et les nuits sont froides.

Nous profitons de la journée du 24 novembre pour planifier nos 17 jours au Népal. Pas toujours évident d'obtenir des informations quand on ne possède pas de guide touristique.


Première étape : immigration office. Nos visas étant valides pour 15 jours, il nous faut obtenir une extension de 2 jours auprès du bureau de l'immigration. Là-bas, nous apprenons que la durée minimale d'extension est de 15 jours assortie d'une rallonge de 30$ par personne. Et bien sûr, l'administration là-bas n'étant pas si différente de la nôtre, le bureau est fermé ce jour et il faut revenir demain...

 

 

Nous profitons d'être à mi-chemin pour aller terminer la journée au Durbar Square de Patan, en banlieue de Katmandou. Après nous être acquittés des 500 NRP/personne d'entrée, nous découvrons un petit quartier (type Vieux-Lille...) où fourmillent de nombreux temples bouddhistes de toutes tailles. Du plus miteux au détour d'une rue, à la pagode aux multi-toits dorés qui trône au milieu d'une place... C'est notre première approche de l'univers bouddhiste et cela s'annonce prometteur ! Malheureusement, ne pas avoir de Routard avec nous et le fait que les gens parlent très peu anglais font que notre visite manque parfois de profondeur et d'explications sur ce qui s'offre à nos yeux.

Après cette première journée à Katmandou, nos impressions : nous avions lu que c'était une ville sale, polluée et bruyante. Nous appréhendions un peu. Au final, tout est relatif ! En provenance de l'Inde, je peux vous assurer que les klaxons sont beaucoup moins agressifs au Népal, les odeurs beaucoup moins présentes et la pollution, bien qu'étouffante dans l'air, est moins visible dans les rues. Malgré tout, Katmandou reste l'une des villes les plus polluées du monde (prends ça dans tes poumons !).

Le lendemain, journée paperasse ! En effet, alors que nous avions prévu de nous rendre à la première heure à l'ambassade de Chine pour demander nos visas, un passage à l'immigration népalaise s'est imposé au préalable.
Bien qu'ayant plus de 30 minutes d'avance, nous arrivons à l'immigration office pour constater que la file d'attente est déjà bien étendue. Toutefois, nous avons suivi les conseils de notre interlocuteur de la veille et nous avons fait notre demande d'extension sur internet et cela devrait prendre seulement 10 minutes ce matin pour avoir le tampon. C'était sans compter sur le fait que l'application a été lancée il y a seulement 2 jours (nous sommes en fait les testeurs...) et que ce matin, la coupure de connexion empêche le bureau d'accéder à l'application (pas bien malin de la part de l'administration de foutre une application sur internet quand on a une connexion aussi ératique !). Au culot, nous doublons tout le monde et reconnaissons notre interlocuteur de la veille qui nous envoie directement dans le bureau du directeur. Après 30 minutes d'attente (bah oui, il n'est même pas 10h30, le directeur n'est pas encore arrivé...), le boss passe quelques coups de fil à ses sbires et nous envoie vers un autre guichet qui nous demande finalement de remplir le formulaire papier (ça valait bien la peine de passer 40 min à tout faire en ligne !). Mais cette fois, notre demande est traitée en priorité et nous ressortons du bureau de l'immigration sur les coups de 11h30 (soit 2h au lieu de 10 minutes) avec le fameux sésame pour nous diriger directement vers l'ambassade chinoise.
A savoir : il y a deux ambassades de Chine à Katmandou (me demander pas pourquoi...). Bah oui mais si on ne nous le dit pas, nous, on se dirige vers la mauvaise évidemment. Et quand on parvient enfin à l'ambassade où se font les demandes de visas, on trouve porte close car le guichet n'est ouvert que de 9h30 à 11h et il est 12h130... Tout notre beau planning se voit décalé par cette galère : si on ne peut pas déposer nos passeports aujourd'hui, alors nous ne pouvons pas partir visiter la vallée de Katmandou demain, et donc nous devrons raccourcir le trek dans les Annapurnas qui n'est déjà pas très long, et cela créera une faille dans le continuum espace temps qui dévorera la Terre et tous ses habitants... Enfin bref, c'est la tuile !
Heureusement, voyant que nous nous acharnons comme des malheureux à sonner devant la porte close de l'ambassade, nous nous faisons accoster par un asiatique qui nous explique travailler dans une agence de l'autre côté de la rue affiliée à l'ambassade chinoise et qu'il peut s'occuper de nos visas pour nous. Je rappelle que nous sortons tout juste de l'Inde et que nous avons du mal à faire confiance aux gens. Alors donner à un inconnu nos passeports et 100$ (2*40$ de visas + 2*10$ de commission), on hésite légèrement. Il nous dit que nous pouvons le récupérer dans 4 jours mais qu'il peut également le garder aussi longtemps que nous voulons. Notre planning étant tellement serré, il nous faut absolument lancer la procédure de demande aujourd'hui pour pouvoir quitter Katmandou le lendemain. Finalement, celui-ci nous semble digne de confiance et nous lui remettons tout ce dont il a besoin. L'avenir nous dira si nous avons eu raison ou pas...
Quoi qu'il en soit, nous chamboulons notre planning et choisissons, pour des facilités logistiques et récupérer nos visas au plus vite, de reporter nos visites prévues dans la vallée de Katmandou et de partir dès le lendemain pour Pokhara pour trekker dans la chaîne de montagnes des Annapurnas.


Nous trouvons sans mal une agence de voyage pour nous fournir 2 places de bus et allons nous promener dans Thamel et son marché en soirée. Signe que nous sommes dans une ville de montagne, tout le monde ici porte des vêtements de la marque "North Face". A y regarder de plus près, c'est plutôt du "North Fake" que les gens portent ici... Des centaines de boutiques vendent des contrefaçons de cette marque, de plus ou moins bonne facture, afin d'habiller les nombreux touristes avides de treks. C'est dingue !

En rentrant à l'hôtel, il nous faut encore préparer nos sacs pour le trek. Ayant prévu de ne prendre ni guide ni porteur, il est hors de question de prendre nos 2 sacs de 15 kgs auxquels s'ajoute le petit sac car il va falloir porter tout ce que nous embarquons. Après d'âpres négociations (- B : "Non mais Célia, tu veux vraiment prendre ton fer à lisser pour randonner à 3000 mètres d'altitude ?!" - C : "Oui !" ; Pour la petite histoire, on l'a porté pendant tout le trek alors qu'il n'a pas servi une seule fois...), nous parvenons à réunir le nécessaire pour le trek dans le grand et le petit sac, et rangeons tout le reste dans le second sac qui restera à Katmandou.


Le lendemain, nous quittons au petit matin les nuisances de la ville de Katmandou en direction de Pokhara et ses montagnes.