Vang Vieng, la ville du « tubing » !

(Du 13 au 15 Février)

A 150 km au nord de Vientiane sur la route de Luang Prabang, la verdoyante région de Vang Vieng est baignée par la rivière Nam Song et plantée de formations karstiques, truffées de grottes.

« I survived Vang Vieng tubing »

Depuis le temps que nous voyions un peu partout au Laos des jeunes se balader avec un débardeur « I survived Vang Vieng tubing », nous étions impatients de voir à quoi ressemblait cette bourgade. Il faut dire que la ville a un passé plutôt sulfureux. Ce cadre enchanteur, au bord de l’eau au pied d’un à-pic, a attiré pendant longtemps des foules de backpackers qui débarquaient à Vang Vieng en mode spring break. Mais ce tourisme un peu spécial a entrainé de nombreuses dérives avec l’apparition d’activités sportives allégrement arrosées d’alcool et de drogues parfois dures. Pour tout ce petit monde, le tubing de Vang Vieng (descente de la rivière avec une chambre à air de camion) avait pour seul intérêt de faire la tournée des bars longeant la rivière en buvant buckets sur buckets, entrecoupés de « happy shakes » tout s’élançant sur des tyroliennes insensées et dangereuses. Je vous laisse imaginer le spectacle : au milieu, une rivière tout ce qu’il y a de plus normal ; sur les berges, des bars de fortune attendant le touriste fêtard ; pour attirer les clients, les barmans lancent en direction des vacanciers sur bouée des canettes de bière accrochées à une corde ; le vacancier attrape la canette et se fait ensuite remorquer jusqu’au bar… Triste monde hein ? Et tout ce petit monde se retrouve ensuite en centre-ville pour la soirée, en maillot de bain et peintures multicolores sur les biceps. Pour le respect des mœurs locales, on repassera ! Des montages vidéos de cette débauche passe encore dans les bars de la ville et franchement, c’est pitoyable, pire que « les ch’tis au Spring Break » sur D8…

Tout le monde n’eut malheureusement pas la chance d’enfiler le fameux t-shirt puisqu’en 2011, plus d’une dizaine de touristes ont trouvé la mort dans le coin pour diverses raisons : accidents, noyades, overdoses, etc. Sinistre vacances ! Le gouvernement a enfin décidé de mettre son nez dans cette affaire et a fait le ménage pour éviter de ternir l’image du tourisme au Laos. Résultat : réglementations plus strictes, chasse aux dealers, plus d’une vingtaine de bars ont fermé à Vang Vieng et à l’heure actuelle, il doit en rester 3 ou 4 sur les berges de la Nam Song.

Notre arrivée à Vang Vieng

Depuis Vientiane, nous prenons un mini-van pour monter en quelques heures jusqu’à Vang Vieng. Le chauffeur roule vite et la route est très sinueuse mais nous arrivons sans souci. Pour se loger à Vang Vieng, nous conseillons de s’éloigner du centre-ville et de traverser l’un des deux ponts (attention : le premier – le plus grand où passent les voitures - est payant tandis que le second –beaucoup plus petit, en bambou - est gratuit) enjambant la rivière pour trouver une guesthouse avec bungalows et jardin de l’autre côté. C’est ainsi que nous faisons la connaissance de deux jeunes voyageuses avec qui nous nous lierons d’amitié pour quelques jours : Marie, la belge, et Miléna, la parisienne.

Nous trouvons un bungalow très sommaire mais suffisant pour les backpackers que nous sommes.

VV #1

Pour notre première journée à Vang Vieng, nous louons tous les quatre des vélos tout ce qu’il y a de plus simple pour partir explorer la vallée. Nous prenons le chemin qui part derrière notre guesthouse et regrettons presque aussitôt notre choix de bécanes : dans un souci d’économie, nous montons des vélos de ville là où, vu la qualité de la route (trous et énormes cailloux partout), il aurait clairement fallu des VTT. Un premier arrêt après quelques coups de pédales pour grimper une petite colline sur le chemin. Enfin, « petite », c’est ce qu’elle avait l’air depuis son pied car la montée nous fait suer à grosses gouttes mais la vue une fois en haut vaut l’effort. Au sommet, un magnifique panorama à plus de 180° nous permet de découvrir toute la campagne environnante, de grands champs verdoyants coincés entre des montagnes noires comme des terrils de chez nous… Puis nous repartons. La boucle nous parait alors interminable, surtout pour Célia qui remporte haut la main la palme du vélo le plus pourri qui déraillera plus de 25 fois sur la journée. Heureusement, en fin de journée, nous finissons par un ultime arrêt au « blue lagoon » et sa grotte. Cette caverne, à laquelle on accède après une grimpette corsée,  offre une première salle dans laquelle se trouve un Bouddha couché puis permet de prolonger l’exploration des salles suivantes pour ceux qui sont équipés de lampes frontales. Je me prends pour un explorateur à escalader les rochers, chercher des chemins cachés mais fait rapidement demi-tour quand je vois que les demoiselles ne me suivent pas. Nous redescendons alors pour profiter d’une baignade bien méritée dans l’étang aux eaux turquoise. Célia et moi grimpons même sur l’arbre qui surplombe le bassin pour sauter, après quelques hésitations de Célia qui lui vaudront les rires de toutes les personnes présentes (« 1…2…3 Ah non non non ! Allez, 1…2…3 AAAAAHHH ! »), de sa plus haute branche à plus de 6 mètres de haut.

VV #2

Le jour suivant, nous ne refaisons pas la même erreur et louons cette fois des motorbikes pour découvrir cette nature décidément magnifique. En chemin, nous faisons halte dans une auberge bio que Miléna a repéré pour y déguster un délicieux fromage de chèvre fait maison. Aaaaah, du fromage ! Puisqu’elle est située au départ de la descente de tubing, cela nous permet d’avoir un aperçu de la population et dans quelles conditions se font de nos jours les sessions tubing à Vang Vieng. Les touristes, australiens ou américains pour la plupart, débarquent là déjà bien éméchés avec des bières plein les poches, leur chambre à air autour du torse et s’élancent sur la Nam Song particulièrement calme à l’assaut des bars restants.

Comme notre tour se fait plus rapidement que prévu (c’est sûr qu’en moto, on va plus vite qu’en bicyclette d’avant-guerre), nous profitons d’avoir les motos pour retourner nous prélasser quelques heures au blue lagoon. Cet endroit est définitivement charmant, c’est dommage qu’il soit si difficile d’accès avec cette route poussiéreuse et toutes ces pierres qui rendent la conduite périlleuse.

En rentrant le soir à la guesthouse, nous faisons la connaissance de Andy, Morgane et leur petite fille Nell. Ils seront les dernières recrues de l’équipe franco-belge : nous ne nous quitterons plus pour les quelques jours qui viennent. Nous aurons largement le temps de faire connaissance dans le bus de nuit qui nous emmène jusque Luang Prabang…

Nos impressions sur VV

Vang Vieng est une étape agréable entre Vientiane et Luang Prabang mais trois jours suffisent pour en faire le tour. Le cadre est magnifique et la ville propose de nombreuses activités divertissantes (vélo, baignade, ou lever de coude…). De plus, on y mange bien pour pas très cher. La ville se résume à quelques rues dont la principale le long de la rivière avec tous les bars et les restaurants, signe de l’ancienne vie agitée du coin. Dans ces grands restaurants, des groupes d’australiens ou d’américains passent leur journée affalés sur des grands coussins à regarder en boucle toujours les mêmes épisodes de Friends qui passent sur des grands écrans disposés un peu partout, en sirotant des bières en attendant l’heure de sortir en boite… Mais si comme nous, cette ambiance n’est pas trop votre délire, vous pouvez tout à fait trouver en Vang Vieng un petit coin de paix de l’autre côté de la rivière dans les jardins au pied de votre bungalow.