Varanasi, au rythme du Gange

(20 & 21 Novembre)


Bienvenue dans l'une des plus vieilles villes du monde ! Ici, pas de forteresse, pas de temple ou mausolée, mais qui n'empêche pas Varanasi d'être le plus grand lieu sacré de l'hindouisme (l'équivalent du Vatican pour les chrétiens ou la Mecque pour les musulmans). Ici, l'ambiance est unique, emprunte de spiritualité, de tradition et surtout de puissance de la religion sur les modes de vie et pensées. Chaque année, 3 à 4 millions de pélerins (plus de 60 000 par jour) viennent effectuer leurs ablutions rituelles et se décrasser l'âme dans les eaux pures du fleuve. Ici plus qu'ailleurs, la mort est présente et se mêle à la vie de la ville. Pour cause, les hindous viennent y mourir en masse car rendre son dernier soupir à Varanasi donne l'assurance de voir son âme monter au ciel puis d'y rester sans passer par le cycle sans fin des renaissances.

Notre arrivée à Varanasi

Tout juste descendus du train, nous nous dirigeons vers notre hôtel réservé quelques jours auparavant. On vous passe les détails, mais on apprend alors que le bus que nous devions prendre 2 jours plus tard pour Katmandou n'existe pas. Plusieurs coups de fils avec l'agence de voyage plus tard, nous nous retrouvons avec un billet de train Varanasi - Gorakpur, puis 2 tickets de bus à prendre par nous-même pour rejoindre enfin la capitale népalaise...
Profitant du reste de la journée, nous avons hâte de nous rendre sur les rives du Gange y admirer la ferveur hindoue. Nous passerons l'après-midi à longer les ghâts, lieu de "spectacles" surprenants.

Les crémations

En effet, deux de ces ghâts sont dévolus aux crémations. Il s'agit de petites places en bordure de fleuve où brûlent en permanence une dizaine de bûchers. Un crématorium géant en plein air si vous préférez.... Autant vous dire que l'ambiance est particulière entre les nombreuses familles en pleurs, les rituels pratiqués lors de la crémation, les bâteaux qui partent jeter les cendres (ou ce qu'il reste du bûcher quand la famille n'a pas pu se payer le bois nécessaire à la crémation complète) dans le fleuve, les touristes jouant les voyeurs et surtout l'odeur qui nous prend au nez...  Aussi surprenant que cela puisse paraitre, les touristes sont tolérés lors de ces cérémonies mais un minimum de savoir-vivre doit être respecté. Imaginez qu'un étranger se pointe à un enterrement en France...

La cérémonie de Puja

En fin de journée, nous terminons notre promenade sur les ghâts en assistant au Puja, cérémonie qui se déroule dans toute l'Inde au cours de laquelle s'élèvent les chants sacrés et a lieu l'offrande de la Lumière au Gange. Des prêtres brahmanes parés de tuniques chatoyantes officient tournés vers le Gange en accomplissant les gestes rituels. Des centaines de petites bougies qui dérivent sur le fleuve sacré, fascinant ! Tous les soirs, ce sont des centaines d'hindous qui se réunissent pour assister au Puja sur les différents Ghâts.

La ferveur hindoue

Le lendemain matin, nous nous sommes levés une fois de plus avant le soleil pour aller admirer la ferveur de ces centaines d'hindous qui viennent faire leurs ablutions matinales. Pour bénéficier d'un point de vue imprenable, nous négocions un tour en barque qui nous fera longer les ghâts (200 Rps pour 2 personnes). Accompagnés par une cinquantaines d'autres barques (nous sommes loins d'être les seuls !), nous sommes alors les spectateurs de cette activité débordante et de cette foi inébranlable qui animent ces foules capables de se baigner dans les eaux du Gange avant de vaquer à leurs occupations de la journée. Encore une fois, les indiens font preuve d'une grande tolérance : imaginez qu'un car d'indiens débarquent dans votre salle de bain pour vous regarder vous shampouiner...

Avant de prendre le train le soir même, nous profitons de l'après-midi pour nous perdre (littéralement !) pendant plusieurs heures dans le labyrinthe de ruelles du quartier du chowk (un marché riche et varié de vendeurs de jouets en bois, de soie, d'épices, gargotes, etc.), si étroites qu'il n'y passe que des deux roues, des vaches et des chèvres. Comme d'habitude, nous nous sommes retrouvés, sans avoir le temps de dire "ouf", dans une échoppe où le vendeur nous déballait toutes ses étoffes bien qu'on l'ait prévenu plusieurs fois que nous ne comptions rien acheter...

Ainsi se conclut notre aventure en Inde. Prochaine étape : le Népal !