A la découverte des rizières, vers Sapa !

(Du 2 au 5 Janvier)

Jours 1 et 2 : Randonnée Sapa – Lao Chai – Ta Van

Nous en étions restés aux rayons du soleil qui se levait tout juste sur ce beau cirque de montagnes parsemé de villages. Sapa est une station balnéaire fondé par les français en 1922. Par la suite, l’endroit est devenu très touristiques puisqu’elle est le point de départ de nombreuses randonnées dans ces paysages de rizières en terrasses (qui remplacent la culture du pavot depuis 1986), d’ethnies locales et de campagne authentique.

En arrivant à l’hôtel qui nous est réservé, nous avons le choix entre passer la nuit à l’hôtel ce soir, ou partir tout de suite en randonnée pour dormir la nuit en home stay en premier. Un coup d’œil à la météo et nous décidons de partir de suite pour la rando. En effet, nous sommes très chanceux puisque le soleil brille et le ciel est dégagé : assez rare en cette saison pour ne pas en profiter ! Une douche rapide, un petit déj à l’hôtel, nous jetons dans nos petits sacs à dos le strict nécessaire pour la nuit et suivons notre jeune guide qui emmène notre petit groupe. Hé oui, dans un souci de temps, nous avons opté pour une excursion organisée et donc nous nous retrouvons avec d’autres touristes… Mais nous nous en sortons bien puisque nos compagnons sont très sympas : un couple de jeunes belges, 2 jeunes australiens, 2 vieux italiens et nous trois. Au programme de cette première journée, 8 kilomètres de marche à travers les montagnes (oui c’est peu, mais ça monte et ça descend…) pour rejoindre le village ethnique de Lao Chai pour le déjeuner, puis 4 kilomètres supplémentaires pour arriver jusqu’à Ta Van pour passer la nuit chez l’habitant.

Dès les premiers mètres de la randonnée, nous sommes rejoints par plusieurs vietnamiennes de tout âge issues de l’ethnie H’Mong, reconnaissable facilement à leur tenue traditionnelle noire (comme notre guide d’ailleurs !). Tout au long de la route, nous discutons avec elles, ils sont d’ailleurs aux petits soins avec nous en nous offrant des fleurs ou des petits objets tissés en tige de fougère, etc. Nous comprenons rapidement qu’il s’agit de vendeuses d’artisanat qui vont nous suivre partout comme notre ombre, motivées par l’appât légitime du gain (elles n’ont que ce commerce pour vivre…), jusqu’à leur village où elles espèrent que nous leur achèterons quelque chose. C’est marrant au début mais se faire suivre sans arrêt finit par lasser. Surtout que dans chaque village, c’est la même rengaine.

Sur la route, la guide nous propose une petite collation en donnant à chacun un gros morceau de canne à sucre qu’elle débite à la machette. Ce n’est pas très facile à manger en marchant, ça fait parfois mal aux gencives tellement c’est dur, mais c’est délicieusement sucré et je me régale ! La randonnée est très agréable, pas trop difficile (de toutes façons, depuis le trek, tout nous semble facile !) et les panoramas sont magnifiques. Nous avons vraiment beaucoup de chance de bénéficier d’un tel temps aujourd’hui ! Pourvu que cela se maintienne ! Toutefois, nous sommes un peu en avance sur la belle saison puisque le riz n’est piqué qu’en février pour une récolte en septembre. Les rizières que nous observons ne sont donc que des étendues d’eau et de terre pour le moment, bien loin des étendues vertes des cartes postales. Reste que cette succession de rizières à perte de vue, au milieu de cette chaine de montagnes, est magnifique.

Arrivés dans le village de Lao Chai, nous sommes littéralement assaillies par des dizaines de ces vendeuses qui nous harcèlent pour leur acheter ici un sac, là un bracelet, ou un hamac ou une taie d’oreiller… Nous devons être fermes pour les éloigner, mais malgré cela, elles reviennent à la charge quelques minutes plus tard. Patricia cède la première et leur achète 3 bracelets, un pour chacun d’entre nous.

La traversée des villages ethniques nous offre de véritables tranches de vie traditionnelle entre travaux dans les rizières, tissage ou teinture de vêtements, enfants qui reviennent de l’école, etc. La vie quotidienne ici est encore très sommaire.

Le soir, nous logeons en « home stay » chez l’habitant dans le village de Ta Van. Puisque ces villages de la vallée sont devenus des lieux de passage obligatoires pour les randonneurs, les habitants ont transformé leurs maisons de manière à pouvoir accueillir les touristes. Contrairement à ce qu’on espérait, on ne partage pas vraiment la vie de la famille qui nous accueille puisque celle-ci ne mangera même pas avec nous. Toutefois, nous pouvons partager quelques moments avec les enfants ou avec les adultes lors de la préparation du repas. La soirée se prolongera autour d’un jeu de cartes tous ensemble, et surtout d’une bouteille de Happy Water, un alcool de riz local qui rend joyeux ! Avec 49° d’alcool, on parle tout de suite mieux anglais avec les australiens et cela nous tient chaud dans les montagnes… Nous apprenons à nos camarades à jouer à la bataille corse, on rigole bien autour de la table. Nous jetons un œil à l’extérieur sur le fabuleux ciel étoilé qui s’offre à nous ici, perdus au milieu des rizières loin de toute pollution lumineuse. Nous dormirons tous ensemble à l’étage, sur des matelas alignés côte à côte, avec juste une moustiquaire pour chacun. Vu le nombre de trous dans les murs en gros bois, il ne fait pas bien chaud pour dormir. Mais comme nous avons passé la nuit précédente dans le bus et marché toute la journée, nous dormons tous comme des bébés.

Le lendemain, pancakes pour tout le monde avant de reprendre la route pour le village suivant dont j’ai oublié le nom. Pour ce second jour, nous bénéficions d’un temps plus brumeux qui nous empêche de voir à plus de cent mètres. Heureusement que nous avons pu apprécier le paysage hier car deux jours de brume (et c’est souvent le cas dans ces montagnes) auraient beaucoup diminué l’attrait de l’excursion. Nous nous trouvons de nouvelles compagnes de route, d’autres « vendeuses d’artisanat » d’une autre ethnie qui nous accompagnent pour les 8 kilomètres du jour. Pour Patricia, leur aide sera particulièrement appréciable car le chemin est plus escarpé et plus boueux. Mais cela ne l’empêchera pas de tomber (presque) à quatre pattes dans une rizière pleine de boue ! Heureusement, plus de peur que de mal mais un grand moment quand même (mais bonjour le nettoyage en rentrant) ! Pour la suite de la balade, Patricia et une locale ne se lâcheront plus la main, se rattrapant mutuellement pour éviter de chuter. Après trois bonnes heures de randonnée et de nombreuses glissades sur les pentes boueuses, nous parvenons à destination où nous attend un van (et des vendeuses qui nous harcèlent) qui nous ramène à Sapa dans l’après-midi pour profiter tranquillement de la ville.

Sapa

Il n’y a pas grand-chose à faire dans la ville en elle-même. Elle ne doit sa renommée que parce qu’elle représente le point de départ des treks dans la région. Ce sera toutefois l’occasion pour Patricia de découvrir son premier marché asiatique, avec les poissons tués et préparés sur place (« il est frais mon poisson ! »), ces stands de viande fraiche envahis par les mouches, et toutes ces odeurs si typiques… Nous nous promenons autour du lac artificiel creusé dans le centre-ville et la journée se termine tranquillement.

Jour 3 : Les cascades de Cat Cat

Le lendemain, nous repartons avec le même groupe et la même guide pour nous rendre aux cascades de Catcat situé à quelques kilomètres de là. Encore une fois, nous traversons des villages ethniques regorgeant de vie locale. Même si les habitants voient passer des milliers de touristes chaque année, on sent bien qu’ils ne sont pas là pour la figuration et que nous découvrons réellement leur vie quotidienne.

La descente jusqu’aux cascades nous prendra presque une heure pour découvrir une jolie chute d’eau au milieu de ce cirque montagneux. C’est sympa mais ce n’est pas non plus exceptionnel. On prend quelques photos puis on attaque la remontée par un autre chemin qui s’avère bien plus dur… La randonnée de ce matin était particulièrement courte et à 12h, nous sommes de retour à l’hôtel où il n’est plus rien prévu de faire  jusqu’à la reprise du bus ce soir. Avec le décalage du planning que nous avons fait le premier jour (nuit en home stay, puis nuit à l’hôtel), les activités sont quelques peu perturbées et nous nous occupons l’après-midi en nous baladant dans une autre partie de Sapa que nous avions délaissé la veille. Dîner à 16h (oui, oui !) puis nous remontons, sur les coups de 18h, dans le bus identique qu’à l’aller qui nous ramène à Hanoi pendant la nuit. Mais à peine le bus arrivé à destination, pas de temps à perdre puisque nous partons quelques heures plus tard pour la baie d’Halong…