[Vidéo] La vallée de Katmandou

Départ pour Nagarkot

(Le 4 décembre)

« Pas de repos pour les braves » parait-il… Ce dicton doit s’appliquer également pour les trekkeurs au Népal. A peine nos jambes ont-elles eu le temps de se reposer du trek, que nous décidons de partir pour une randonnée dans la vallée de Katmandou que nous n’avons pas encore visitée !

En début de matinée, nous étudions les randonnées possibles dans la vallée. Nous choisissons de partir pour Nagarkot - situé à 2200m d’altitude et jouissant d'une vue imprenable sur les chaines montagneuses alentours, dont l’Everest par beau temps -, et d’y dormir. Nous partirons randonner le lendemain matin depuis Nagarkot jusqu’au temple de Changu Narayan (environ 3h30 de marche), puis nous rejoindrons Bhaktapur (30 min de marche ou bus) pour y passer la nuit.

Mais avant d’entamer ce programme, nous devons récupérer nos passeports auprès de l'agence de voyage en face de l'ambassade de Chine (Rappelez-vous : nous leur avions laissé nos passeports la semaine précédente pour obtenir le visa chinois). Nous appréhendons un peu de ne pas les obtenir, mais finalement, Ben s'est fait du souci pour rien puisque un visa chinois vient désormais remplir une page supplémentaire de nos précieux sésames... Ouf !

Puis direction la bus station de Ratna Park, pour rejoindre Nagarkot afin d’y passer la nuit et démarrer la randonnée le lendemain. Il n'existe pas de bus direct entre Katmandou et Nagarkot. Nous prenons donc un bus jusque Bhaktapur  (10 NPR/pers, 45 min). Une népalaise nous mène ensuite jusqu'à un second bus pour Nagarkot (une quarantaine de NPR/pers, 1h15). Nous y arrivons en milieu d’après-midi. Le lieu se résume à un village sur les crêtes perdu au milieu des montagnes, deux grandes rues principales cernées d’hôtels partout, et de magnifiques points de vue pour y admirer le coin. Après comparaison et longues négociations avec différents propriétaires, nous posons nos valises dans une belle chambre double avec grandes fenêtres et balcon face aux montagnes pour 600 NPR. Même pas besoin de sortir pour voir le lever de soleil demain !

Nous partons à la découverte du village en fin d’après-midi et empruntons la route en direction de la tour, à environ 2 km à l’écart du village. Bâtiment le plus haut de la bourgade, elle offre une vue à 360° sur les montagnes. Malheureusement, nous nous sommes mis en route trop tard et la nuit commence à tomber alors que nous ne sommes qu’à mi-chemin. Nous préférons faire demi-tour pour rentrer tranquillement à la lumière de la frontale. Il n’y a pas grand-chose à faire dans ce village, qui semble avoir été bâti autour du tourisme. Avec environ 4000 habitants, c’est plutôt calme, les enfants jouent dans la rue et on a vraiment l’impression, avec tous les pins environnants et ces enfants qui jouent, d’être dans un camping du sud de la France.

Le fils du propriétaire de l’hôtel se trouve être un très bon guitariste et nous fera un concert privé (en même temps, nous ne sommes que 2 dans l’hôtel…) mêlant chansons népalaises et occidentales. La soirée a ainsi été très agréable à discuter avec ces jeunes.

Randonnée Nagarkot – Changu Narayan - Bhaktapur

(Les 5 et 6 décembre)

Driiiiing ! Le réveil sonne pour ne pas rater le lever de soleil et nous n’avons qu’à ouvrir les rideaux de la chambre pour admirer l’étoile qui pointe le bout de son nez au-dessus des cimes enneigées. Cela ne vaut pas Poon Hill, mais c’est toujours agréable de se rincer l’œil…

Sur la route de Nagarkot à Bhaktapur, nous prévoyons de nous arrêter au temple de Changu Narayan, un must-see dans la vallée de Katmandou situé à quelques kilomètres au Nord de Bhaktapur. C’est donc parti pour 3h30 de marche pour atteindre ce temple classé au patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO. Nous descendons le long de la crête, avec vue sur la vallée à gauche, et les chaines de montagne (je ne saurai plus vous dire lesquelles…) sur la droite. Nous traversons de nombreux villages, surprenant les népalais dans leur quotidien. Nous faisons quelques photos avec certains, nous discutons de la préparation du mariage de son cousin avec un autre, et nous croisons le troupeau de chèvres d’un troisième… Tous justes rentrés du trek, nos jambes crient vite à ralentir la cadence, et sans nous lasser, nous profitons des pauses pour admirer les paysages.

Sur la route, nous rencontrons une communauté d’une dizaine de népalais qui, lors de notre passage, se mettent à jouer de la guitare et à danser, nous invitant à se joindre à eux. Nous apprendrons par la suite qu’il s’agit d’une minorité chrétienne qui célèbre à leur manière Noël avec quelques jours d’avance. A majorité hindou, le Népal ne comporte que très peu de chrétiens. Entre moments de recueillement et lectures de la Bible, ils chantent, dansent et tapent des mains sans complexe au son des guitares, djembés et cymbales. Célia n’hésitera pas à se joindre à eux pour faire la fête et leur fera grâce de quelques pas de danse à l’européenne. Ils nous inviteront d’ailleurs à partager le repas (Dal Bhat, vous l’aurez deviné !), que nous avons eu beaucoup de mal à manger tellement il était épicé !

Célia danse au Népal

Le ventre bien rempli et la bouche en feu, nous reprendrons notre chemin en direction de Changu Narayan que nous atteindrons quelques minutes plus tard.

Le billet d’entrée nous coûtera 50 NPR / 0,60€ par personne afin de pouvoir découvrir ce temple hindou et ses quelques boutiques pour touristes qui l’entourent. Le charme de l’endroit est indéniable, les maisons sont extrêmement bien conservées et les couleurs de l’ensemble sont magnifiques. Ce temple est dédié à Vishnu sous son incarnation de Narayan (un des nombreux visages de Vishnu) et l’on retrouve ses attributs, le disque et la conque, un peu partout sur les motifs du bâtiment. Autour du temple, toutes sortes de sculptures représentent ici Garuda, la monture de Vishnu, là Lakshmi, sa femme, ou encore les démons vaincus par le dieu. Ces sculptures sont généralement recouvertes de colorant rouge déposé par les hindous venus leur rendre hommage. D’imposants lions de pierre gardent férocement les portes dorées de l’endroit.

En sortant du temple, nous écoutons les supplications de nos jambes et préférons rentrer en bus à Bhaktapur pour 10 NPR par personne. Seul le cœur de Bhaktapur, le Durbar Square (un Durbar Square est le nom générique pour désigner les places au sein des quartiers historiques où se concentrent les anciens palais royaux au Népal. On y trouve de nombreux temples, idoles, fontaines, etc.), est véritablement intéressant pour le voyageur et ayant peu de temps pour visiter la ville nous nous y dirigeons aussi vite. Le Durbar Square de Bhaktapur, considéré comme le plus beau du Népal, en a profité pour gonfler ses prix pour les touristes : 1100 NPR / 7€ ! Nous payons et entrons dans ce quartier unique où les bâtiments d’époque succèdent aux temples dorés entourant de nombreuses places aérées au calme reposant (les voitures n’étant pas autorisées). Après quelques visites, nous nous laissons convaincre par un enfant népalais de 8 ans qui nous emmène dans un hôtel tout à fait correct proposant une nuit à 600 NPR, peu cher pour le coin dont les prix se situent plus aux alentours de 1100 NPR la nuit. Dans la soirée, nous sommes surpris de l’heure prématurée de fermeture des restaurants dans l’enceinte du Durbar Square puisqu’à 20h, nous avons eu quelques difficultés à trouver quelque chose d’ouvert…

Au milieu de tous ces monuments, la nuit est d’un calme olympien et 3h le lendemain matin nous suffisent pour faire le tour du Durbar Square et profiter de l’animation, dans les ruelles plus reculées, de l’endroit. Nous nous y sentons bien, les gens sont accueillants. Les bâtiments sont vraiment impressionnants, notamment la pagode aux cinq toits superposés, chef d’œuvre ayant fait la renommée de la place et considérée comme la plus haute de la vallée de Katmandou. En milieu d’après-midi, nous reprenons un bus local pour rejoindre la capitale.

Le soir, nous avons rendez-vous avec Fanny pour « goûter le meilleur dessert de Katmandou » dans Thamel : le Cookie Walla. Intrigués, nous la suivons dans une petite ruelle et nous nous retrouvons  dans le hall d’entrée d’un immeuble avec juste une fenêtre derrière laquelle un jeune cuisinier s’active pour les 2-3 habitués installés sur des tabourets. Sur la carte écrite en grafitti sur les murs, nous choisirons une glace mélangeant vanille/biscuit/banane/coulis de chocolat/plein de choses délicieuses … Nous enchainons sur un bar de Thamel fréquenté majoritairement par des touristes, nous nous sentons comme à la maison !

Bodnath & Pashupatinath temple

(Le 7 décembre)

Le lendemain matin, nous passons un moment au concert visant à récolter des fonds pour la cause des femmes brûlées à l'acide, organisé par Fanny, et sa copine. C'est l'occasion de nous balader sur un marché réservé aux expatriés, vendant des produits de chez eux. Ambiance barbecue et musique ! L’après-midi, nous nous rendons aux deux derniers monuments que nous souhaitons visiter à Katmandou avant notre départ pour la Chine : Bodnath et Pashupatinath temple.

S’il y a un bien un symbole qui représente le Népal, c’est définitivement le stuppa de Bodnath. Cette tour surmontée d’un cône doré est sensé contenir une relique de Bouddha en personne (ni plus ni moins) ! Avec ses gigantesques yeux peints sur les quatre faces, il semble surveiller ses disciples bouddhistes qui tournent sans cesse autour de lui dans le sens des aiguilles d’une montre. Des centaines de fanions pendent à travers la place, donnant un air de kermesse à l’ensemble. Il règne en ces lieux une ferveur palpable. Nous nous joignons au mouvement et imitons ces croyants en tournant les nombreux rouleaux de toutes tailles dispersés tout autour. Les lieux de culte bouddhiques sont définitivement d’une beauté et d’une richesse incroyables. D’innombrables incarnations de Bouddha trônent dans les temples alentours, sous forme de statues géantes dorées (à la limite du bling bling !). Les représentations murales sont colorées et impeccables. De véritables trésors !

Nous délaissons ce temple pour nous rendre dans un second, à quelques encablures en bus de là. A Pashupatinath temple, les gardes nous font vite comprendre que si l’on veut espérer admirer l’intérieur, il va falloir payer les 1000 NPR. Nous estimons que cela n’en vaut pas la peine, et tentons de faire le tour du bâtiment jusqu’à nous retrouver dans un terrain vague où trainent de nombreux népalais particulièrement pauvres. Nous tombons sur un cours d’eau qui se dirige vers le temple. Ayant lu sur internet qu’à Pashupatinath se déroulaient des cérémonies de crémation funéraire (donc nécessité d’avoir un cours d’eau pour y jeter les cendres ensuite), nous tentons de suivre le courant en espérant qu’il nous fera entrer par une porte dérobée. Bingo ! Nous nous retrouvons à l’arrière du temple, mêlés aux familles des défunts sur les bûchers. De nouveau, comme à Varanasi il y a quelques semaines, l’émotion est forte… 

Notre départ pour la Chine

(Le 8 Décembre)

Déjà notre dernier jour au Népal, que c’est passé vite ! Mais pas le temps de regretter quoi que ce soit, notre décollage pour la Chine est prévu pour 12h20. Direction l’aéroport Tribhuvan international où nous serons quasiment les seuls touristes à prendre ce vol, que des chinois  dans l’avion, ça met dans le bain ! Nous avons toujours un peu cette boule au ventre à chaque fois que nous changeons de ville, d’autant plus de stress que nous ne savons absolument pas à quoi nous attendre dans cet Empire du Milieu. C’est un nouveau saut vers l’inconnu !

Première spécificité, nous apprenons que notre vol Katmandou – Chengdu fera une escale par Lhassa, capitale du Tibet. Pourquoi ? Nous n’avons pas compris les tenants et les aboutissants, mais il s’avère que la douane est située à l’aéroport de Lhassa, donc nous devons y faire valider nos visas avant de pouvoir nous enfoncer davantage vers l’Est. Pourquoi pas directement à l’aéroport de Chengdu ? Mystère ! L’avion se pose donc à Lhassa, tout le monde descend et fait la queue à la douane chinoise, un sourire à l’agent des douanes et remontons aussitôt dans le même avion. Tout cela prendra environ une heure…

Le vol en lui-même est magnifique puisque nous survolons les massifs montagneux de l’Himalaya, des milliers de pics enneigés avec le soleil qui sublime les paysages. Magnifique ! Une dernière occasion pour les chinois rentrants au pays de déclencher rafales sur rafales de clichés avec leur appareil photo reflex dernier cri muni de 3 objectifs plus longs que mon bras.

Quelques heures plus tard (avec le décalage horaire supplémentaire, il est déjà 18h en Chine – petite journée !), nous foulons déjà le sol chinois. Nous qui avions l’image d’une Chine « communiste », nous reprenons une claque car ça ressemble à Las Vegas ici avec tous leurs buildings et leurs spots publicitaires lumineux. A titre de comparaison, quand au Népal et en Inde nous manquions sans cesse de nous faire renverser par des rickshaws, ici à Chengdu, nous avons failli nous faire renverser par une Ferrari rouge à la descente du bus qui nous emmène à l’hôtel.

Bienvenue en République Populaire de Chine !