Les Iles Perhentians, ce paradis contrasté !

(Du 21 au 24 Mars)

Nous voilà en route pour notre deuxième étape malaisienne. De l’extrême nord-ouest de la Malaisie, nous traversons horizontalement le pays pour rejoindre l’extrême nord-est et les îles paradisiaques de Perhentians.

Rejoindre les îles Perhentians

Comme le bus est complet, nous nous risquons à prendre un van de nuit entre Penang et les îles Perhentians. Nous négocions notre billet à 125 RM par personne avec aller/retour en bateau compris. En montant dans le van, nous sommes contents de voir que nous ne sommes que 7 personnes sur les 16 places disponibles quand nous quittons la ville. C’était sans compter les combines des Malaisiens puisque le chauffeur s’arrête à plusieurs reprises au milieu de nulle part pour embarquer des gens qui semblaient l’attendre. Finalement, le van est complet, la nuit s’annonce difficile. Et elle va l’être ! Le chauffeur s’arrête régulièrement pour des motifs différents donc difficile de trouver le sommeil et entre chaque arrêt, il roule comme un malade ! Sérieusement, nous nous croyions dans un jeu vidéo à la V Rallye ou Gran Turismo pour les fans : il fait nuit noire, en plein phare, le van roule à vive allure et éclaire les arbres inquiétants de la jungle tropicale. Je dois l’avouer, je suis obligé de détourner mon regard de la route pour ne pas crier à chaque virage. Nous tentons de trouver le sommeil mais c’est juste impossible tant les virages sont brusques et nous balancent dans tous les sens. Nous changeons environ 12 000 fois de positions. Célia essaie même de s’asseoir par terre avec la tête sur le siège mais rien n’y fait, nous ne dormirons quasiment pas de la nuit. Cette nuit est une des pires que nous passerons de tout notre voyage. Pour couronner le tout, le chauffeur nous dépose à 5h du matin (soit avec presque 2h d’avance) à l’embarcadère. Ça valait bien le coup de rouler si vite… Bon, le prochain bateau est dans 2h, il n’y a pas un chien dans la rue, on fait quoi ? Nous nous couchons en pleine rue, sur des bancs publics (banc public…) pour essayer de rattraper un peu de sommeil.

Quand nous ouvrons les yeux, nous sommes entourés par une foule grouillante de touristes qui viennent prendre le premier bateau. Nous nous levons le dos tout endoloris et embarquons sur le premier bateau pour l’île après nous être acquittés du droit d’entrée dans le parc national (5 RM).

L’archipel des Perhentians est composé de deux îles principales : Besar et Krecil. Nous choisissons d’accoster sur la seconde qui est plus festive et surtout moins chère que sa grande sœur.

Bienvenue aux Perhentians

Le trajet en bateau est mouvementé sur la mer agitée mais l’arrivée sous le soleil tout juste tiré de son lit est magique. Les silhouettes des îles se dessinent à l’horizon jusqu’à ce que nous descendions sur la plage de Coral Beach.

Nous sommes prévenus : le logement sur Coral Beach est plus cher qu’ailleurs donc nous traversons aussi vite l’isthme (même principe que sur Koh Phi Phi) via une loooongue montée dans la jungle jusqu’à rejoindre Long Beach. Après plusieurs arrêts dans différents resorts, nous marchons le long de la mer jusqu’au D’Rock Garden, un grand resort en bord de falaise. Alors que nous n’avions rien trouvé en dessous de 60 RM, nous trouvons alors un bungalow à 35 RM. Certes, ce n’est pas le grand luxe, mais notre logis vaut bien ceux à 60 RM visités précédemment. Nous recommandons donc cette adresse qui est super et abordable : « D’Rock Garden » sur Long Beach.

Une fois installés, nous tombons de fatigue et dormons jusque 14h. Nous passons ensuite le reste de la journée à chercher un club de plongée car les Perhentians sont, parait-il, un pur spot pour les plongeurs et nous  ne voulons pas rater ça.

Plonger aux Perhentians : T3 et Temple of the Sea

Après avoir fait le tour des clubs sur les deux plages, écoutant les conseils de chacun et nous basant une nouvelle fois sur notre feeling (rappelez-vous notre article sur « comment choisir un bon club de plongée ? »), nous décidons de nous engager pour deux plongées avec Panorama Divers, sur Long Beach. Pour deux plongées chacun nous payons 72€.

Top 3 des plongées aux Perhentians :

  • The wreck, ou l’épave de l’archipel que nous choisissons de ne pas faire car les conditions météo ne sont pas terribles et rend la plongée difficile pour des plongeurs débutants ;
  • T3, sur lequel nous plongerons en premier. 75RM la plongée.
  • Temple of the Sea, une espèce de cône sous l’eau où la vie déborde sur ses versants. Notre deuxième plongée. 85RM la plongée car le spot est plus éloigné de l’île.

La meilleure période pour plonger aux Pérhentians s’étend de mars à octobre. D’octobre à février, les conditions ne sont vraiment pas bonnes puis, à partir de mars, ça s’améliore de nouveau.

Nos deux plongées ont lieu sur les deux matinées suivantes et pour nous rendre sur les sites de plongée, c’est toute une expédition. Ici, les clubs de plongée sont moins développés que ceux que nous avons connus en Thailande : il faut porter son matériel jusqu’au petit bateau qui nous attend à quelques mètres du rivage, le bateau est beaucoup moins confortable et ne sert qu’au transport (pas d’encas ou de boissons à bord) surtout la mer est beaucoup plus agitée (bon ça, ce n’est pas de leur faute…).  Mars est une saison encore un peu batarde puisque l’été tarde à arriver et l’hiver traine en chemin. Du coup, les trajets en bateau jusqu’aux spots de plongée ne sont pas de tout repos, surtout pour moi. Nous décollons régulièrement des sièges pour retomber lourdement face aux creux de vagues de plusieurs mètres, ça tangue sérieusement ! S’équiper dans le bateau avec un tel roulis n’est pas facile mais nous avons hâte de plonger pour retrouver un peu de stabilité.

La plongée sur T3 n’était pas terrible par manque de visibilité : beaucoup de sable en suspension dû à la mer agitée. Seul souvenir marquant : nous avons pu observer nos premiers requins ! Enfin ! Depuis le temps que nous attendions d’en voir… Ce fut d’autant plus impressionnant de voir ces requins à pointes blanches sous les rochers ou autour de nous (plus rares que leurs cousins à pointes noires).

Le lendemain, nous prenons la direction de Temple of the Sea, à 30 min de bateau de l’île. Encore une fois, nous parvenons à destination avec l’estomac sens dessus dessous. Et cette fois, nous avons une visibilité parfaite, on voit à plus de 30 mètres, c’est super. Mais la plongée sera éprouvante car il y a beaucoup de courant autour de ce cône planté sous la mer. De magnifiques couleurs, une grande variété de poissons à plus de 16 mètres de profondeur, mais rien que nous n’ayons déjà vu. Une fois remontés, je ne suis pas mécontent de retrouver la terre ferme et il me faut plusieurs minutes pour que ça arrête de tanguer dans ma tête.

Ces deux plongées étaient les premières que nous effectuions depuis notre certification en Thailande alors nous appréhendions un peu et nous avions même cherché un dive master francophone pour nous rassurer. Au final, tout s’est très bien passé et nous nous sommes rendus compte que nous étions relativement autonomes tant que nous restions ensemble sous l’eau (hein Buddy ? J). De toutes façons, une fois sous l’eau, que le dive master soit français ou pas, ça ne change plus grand-chose…

Quartier libre sur Kecil

Du reste de notre temps sur Kecil, nous n’avons pas fait grand-chose. Il faut dire qu’avec les plongées éprouvantes le matin, nous étions fatigués pour l’après-midi et l’endroit invitant au repos, nous ne nous sommes pas faits priés pour ne rien faire. Malheureusement, les dernières tempêtes hivernales sont toujours présentes et semblent décidées à nous empêcher de faire la larve sur la plage. Un violent orage accompagné de pluies diluviennes s’abat sur l’île la veille de notre départ. Les paysages d’orage sur la côte sont toujours impressionnants et nous en profitons pour faire les foufous sous la pluie. Pendant un moment, on se croirait revenus din Ch’Nord ! Cela ne dure que quelques heures mais ça rafraichit l’atmosphère et les vents forts venus du large ont ramené beaucoup de débris dispersés en mer sur les belles plages malaisiennes.

La pollution justement, parlons-en…

Nous devons l’avouer : nous avons trouvé les Perhentians particulièrement sales ! Je me doute bien que gérer une telle quantité de déchets issus des touristes sur une petite île à peine développée est un vrai problème mais cela n’empêche qu’il faut trouver une solution, et vite ! Ici, la pollution est omniprésente. Ce sont des mégots et des bouteilles vides sur la plage suite à l’apéro de la veille, ce sont les eaux usées déversées derrière les bungalows et qui s’écoulent jusqu’à la mer, ce sont des cannettes ou des emballages de fastfood qui trainent dans la jungle, ce sont de plus en plus d’arbres abattus pour construire plus de guesthouses pour les touristes toujours plus nombreux, et je ne vous parle pas des odeurs qui vont avec ! Franchement de ce côté-là : grosse déception !

Mais à quoi sert la taxe que l’on nous fait payer à l’entrée de la réserve naturelle ?! Elle ne sert qu’à protéger les fonds marins et pas la surface ?! Quel gâchis ! Nous sommes indignés de voir ce qui a été fait de ce petit joyau malaisien…

Des Perhentians à Taman Negara

Après 3 jours, nous quittons notre petite vie sur les îles (que nous menons depuis plusieurs semaines maintenant) pour nous diriger vers l’intérieur du pays : la jungle subtropicale de Taman Negara. De bonne heure, nous nous mettons en route et nous sommes loin d’être les premiers à attendre le bateau pour retourner sur le continent. Nous patientons et finissons par monter à bord d’un de leurs hors-bords vers 8h. Et pendant les 30 minutes que dure la traversée, ça a été un carnage ! Obligés de s’accrocher comme on pouvait pour ne pas passer par-dessus bord… Nous essayons de nous couvrir tant bien que mal avec nos vestes imperméables mais rien n’y fait : les vagues sont trop fortes, et le bateau va trop vite pour nous épargner la douche à chaque creux. Entre touristes, chacun observe son voisin pour voir quelle technique il utilise pour essayer de se garder au sec mais c’est peine perdue pour tout le monde. Quand nous débarquons, nous n’avons plus qu’à trouver un endroit pour nous changer et mettre des vêtements secs car la route est encore longue pour rejoindre le parc national de Taman Negara. Nous trouvons facilement 2 tickets de bus dans une des agences du port (ne pas prendre les tickets sur l’île, c’est plus cher ! Ici, nous avons payé 65 RM), nous montons de nouveau dans un van (avec beaucoup d’appréhension vu notre précédente expérience) et en voiture Simonne ! C’est moi qui conduis et c’est toi qui klaxonnes !

Coucher de soleil sur Coral Beach

Coucher de soleil sur Coral Beach