Mille et une lumières sur Hoi An !

(Du 10 au 13 Janvier)

Nous continuons notre trajet en Open Bus Ticket et après 4h de route sur le littoral, nous arrivons en fin d’après-midi à Hoi An, dans la province du Quang Nam. La première difficulté de cette petite ville, c’est d’arriver à prononcer son nom correctement. Nan mais c’est vrai, ce n’est pas « naturel » de dire Hoi An, et en plus ça ressemble bien trop à Hanoi pour ne pas faire la confusion…

Arrivée à Han… Hoi An !

Comme à notre habitude, nous nous dirigeons vers notre guesthouse. Nous profitons de la présence de Patricia pour nous offrir des hôtels que nous ne pourrions pas nous permettre d’habitude. Ça a du bon de l’avoir avec nous pendant ces quelques jours ! Nous nous retrouvons dans une guesthouse avec piscine, youpi ! Nous allons vite déchanter au moment de tremper un orteil car elle n’est clairement pas chauffée.

Après une baignade vivifiante, nous nous dirigeons vers un resto recommandé par le staff de la guesthouse : le café 41. Et là, c’est le coup de foudre entre Célia et ce resto ! La nourriture est très bonne, typique, peu chère (et la bière encore moins : 75 cl/0.20€). Depuis ce séjour à Hoi An, Célia ne cesse de recommander cette adresse à tous les voyageurs que nous croisons. Il faut dire qu’après avoir testé tous ses concurrents, le café 43, café 45, café 47, le café 41 reste notre préféré ! Cela deviendra notre cantine et on se régalera de toutes les spécialités de Hoi An, considérée comme le berceau de la gastronomie du centre Vietnam : Banh Bao (Rose blanche), Cau Lao ou encore Wonton, miam !

Hoi An à bicyclette

Hoi An est un grand village et il est très facile de le découvrir à vélo. C’est donc ce que nous faisons le lendemain. Nous nous perdons dans les ruelles de la ville, nous arrêtant au hasard pour admirer les temples bouddhistes magnifiquement décorés : des dizaines de statues de ce Bouddha rigolard, des peintures aux couleurs éclatantes sur tous les murs, et des feuilles d’or pour illuminer le tout… Hoi An recèle de nombreux bâtiments à l’influence architecturale variée : français, chinois, japonais, etc. Nous traverserons d’ailleurs le monument le plus connu de Hoi An, son pont-pagode japonais gardé à chaque extrémité par deux statues de chien et singes. Fait amusant : ce pont est payant que dans un seul sens (depuis le centre-ville vers le quartier extérieur), alors organisez votre visite pour le prendre dans le bon sens. Juste à côté du pont, nous faisons une pause dans une boutique musée dédiée au bois de santal. Ce bois à la couleur très sombre est l’un des plus chers du monde, plus cher que le teck par exemple. Ce bois très odorant est utilisé dans différents domaines : religion sous forme de statuette ou encens, médecine traditionnelle en poudre, cosmétique en pâte ou décoratif. Dans le musée, des morceaux de santal valant plusieurs dizaines de milliers d’euros… Puis nous longeons Thu Bon, la rivière qui coupe Hoi An en deux, pour nous faire alpaguer tous les 20 mètres par ces vieilles dames souhaitant nous embarquer pour un tour en sampan, cette barque traditionnelle qui pullule sur les eaux du coin. Enfin, nous arrivons au marché de la ville, au bout de la jetée. Comme d’habitude, poissons vivants, étals de fruits et légumes colorés, morceaux de viande crue tout juste débités, babioles pour touristes, et objets de vie quotidienne se côtoient dans un bordel organisé. Quelques heures suffisent à faire le tour de la ville, à la condition de ne pas s’arrêter dans les dizaines de temples croisés sur la route.

Comme il nous reste encore une bonne partie de l’après-midi avec nos vélos, nous prenons la direction de la plage située à 5 km de Hoi An. Nous ne nous laissons pas intimider par les vietnamiens qui nous arrêtent pour que l’on gare nos vélos dans « leur » parking contre quelques VND, et allons les poser à quelques mètres du sable blanc. La plage est belle s’étendant à perte de vue, avec des parasols en bois, des transats bien tentants, des vagues et des palmiers un peu partout pour sublimer la carte postale. Mais quelqu’un manque à l’appel : le soleil. Et du fait de son absence, il ne fait pas assez chaud pour lézarder sur une serviette pour le reste de la journée… Quel dommage ! Nous nous promenons les pieds dans l’eau pour admirer les paysages et rire des plus téméraires que nous qui se baignent. Mais la tentation est trop forte : je ne résiste pas à aller affronter les vagues de la mer de Chine méridionale. Et franchement, c’est l’éclate ! L’eau est trop bonne, les vagues sont fortes, mais ça donne l’impression de braver les éléments que de les casser en plongeant dedans…

Un festival de couleurs

Le soir, nous dinons au café 43 qui n’arrive pas à la cheville du café 41. Puis nous retournons dans le centre-ville afin d’apprécier Hoi An by night. Car si la ville ne manque pas de charme la journée avec ses maisons jaunes le long de la rivière, c’est une explosion de couleurs le soir quand les centaines de lampions viennent éclairer la ville. En papier coloré et bois, ces lampions sont la marque de fabrique de la ville, nous ne les avons trouvés nulle part ailleurs. Il y en a partout : des rouges, des jaunes, des bleus, des verts et tellement d’autres qui mettent en lumière les berges du centre-ville et la rue du marché nocturne. C’est tout simplement magnifique et crée une atmosphère vraiment cosy ! Autour de la rivière, c’est également le quartier animé avec les dizaines de bars et restos alignés drainant des centaines de touristes chaque nuit. De plus, ces rues deviennent piétonnes le soir ce qui fait que l’ambiance reste familiale et c’est très agréable de déambuler ou boire un verre dans le coin (même si les prix sont clairement plus élevés que dans le reste de la ville).

En route pour My Son

Le lendemain, nous louons deux scooters pour 100 000 VND chaque (soit environ 3€) et décidons de nous rendre par nos propres moyens jusqu’au site historique de My Son, à 50 km de Hoi An. Nous chargeons l’itinéraire sur Google Maps et c’est parti ! Déjà qu’en tant que piéton, on a l’impression de mettre sa vie tous les jours en danger au Vietnam, mais quand on s’insère dans le trafic, c’est pire ! Le code de la route ici (si tant est qu’il y en ait un…) est quand même très très laxiste sur les priorités, les doublements, les coups de klaxons, etc. Et les casques, je n’en parle même pas : je me demande même si je peux appeler cette « casquette » un casque tellement il couvre peu la tête, est si peu résistant aux chocs et n’assure aucune protection… C’est de la pure hypocrisie que de se croire protégé avec cette « casquette ».

Je trouve qu’on ne s’en sort pas trop mal, jusqu’à ce que le camion devant nous percute un câble en acier qui pend au milieu de la voie et que Patricia se prenne le retour du câble en pleine tête… Et elle a beaucoup de chance de s’en sortir avec une légère balafre quand on pense à ce qui aurait pu arriver… Maintenant, nous en rions mais sur le moment, nous n’étions pas fiers. Finalement, après 1h30 de route, nous arrivons à bon port tous les 3 : Célia, moi et Scarface J.

C’est la première fois pour nous que nous prenons des scooters depuis le début de notre voyage (pour Célia, la première fois de sa vie !) et cette sensation de liberté est plutôt grisante ! Nous allons où nous voulons, à la vitesse que nous voulons. Nous pouvons nous arrêter quand nous le souhaitons pour discuter avec les gens, prendre le temps de faire des photos des paysages, visiter les monuments à notre rythme, etc. et surtout, ça change du bus !

Niché au milieu des montagnes, le sanctuaire de My Son est un ensemble de temples de la civilisation Cham inscrit au patrimoine mondial par l’UNESCO. Malheureusement, la guerre de Vietnam est passée par là et les américains, avec leurs B52, ont ruiné l’endroit où des cratères de bombes sont encore visibles. Construits entre le VIIème XIIIème siècle, ces temples devaient être remarquables mais il n’en reste plus grand-chose aujourd’hui… Toutefois, il reste assez de briques rouges pour qu’il se dégage une atmosphère vraiment particulière des vestiges. La visite, qui nous prendra presque trois heures, nous plonge dans les habitudes des Chams, cette civilisation dont il ne reste que 500 000 représentants dans le monde, au Vietnam et Cambodge principalement.

Birthday party

De retour à Hoi An, nous laissons Patricia à l’hôtel pour aller faire quelques courses en scooters. Sur la route du retour, nous nous arrêtons pour observer une fête d’une famille vietnamienne. En effet, les maisons ici n’ayant pas de jardin, quand les locaux organisent une réception, ils dressent un chapiteau avec des parois en plastique qui vient grignoter sur une moitié de la rue. Nous n’attendons pas bien longtemps avant que le propriétaire ne vienne nous chercher avec entrain et nous faire une place à la table principale pour fêter avec famille et amis l’anniversaire de son fils ! Nous mangeons un morceau avec eux, c’est délicieux !, et buvons plus que de raison. Ils sont tellement contents que nous nous joignons à eux qu’à peine nous buvons une gorgée de notre verre, que les parents nous le remplissent de nouveau. Nous sommes vite dans l’ambiance, ça danse, ça chante au micro, les musiciens jouent des morceaux que tout le monde reprend, ça trinque, c’est la fête ! Nous passons un excellent moment en leur compagnie mais nous devons les quitter au bout d’une heure et demie pour rejoindre maman qui nous attend à l’hôtel.

Le soir, nous profitons du marché nocturne et de ses lumières pour faire quelques achats souvenirs à ramener en France : des lampions, des statuettes, des sacs, et tout un tas de babioles pour touristes…

Tombe la pluie…

Pour notre troisième jour, ce qui nous guettait depuis plusieurs jours arriva : la pluie ! Du coup, nous n’avons pas fait grand-chose et c’est bien dommage puisqu’il s’agit de la dernière « vraie » journée de Maman au Vietnam. Donc nous continuons notre shopping de la veille et faisons un tour dans les ruelles que nous avons ratées jusque-là. Le soir-même, nous reprenons un sleeping bus en direction de Hanoi pour que Maman reprenne son avion en direction de la France.

Paradis du vêtement sur-mesure

Une dernière chose à mentionner sur Hoi An : c’est le paradis du vêtement sur-mesure. Pour quelques dizaines d’euros (en fonction de la qualité du vêtement choisi), vous pouvez vous faire tailler un costard (au sens propre) qui vous ira à ravir dans un tissu de qualité. En moins de 48h, le tailleur prendra vos mesures, fera le vêtement, fera les retouches nécessaires jusqu’à ce qu’il vous sied parfaitement. Un record ! Nous avons failli le faire, puisque Patricia aurait pu nous le ramener en France mais nous l’avons décidé trop tard…

Goodbye Maman, see you in France !

De Hoi An, nous entamons un long trajet en bus qui nous ramène jusque Hanoi : 16h de bus et nous nous retrouvons de nouveau devant le lac Hoan Kiem. Nous profitons des dernières heures à Hanoi en sa compagnie puis après une dernière bouffe de rue sur les petites chaises bleues pour enfants, nous reprenons le bus en direction de l’aéroport (ça fait vraiment beaucoup de bus sur les dernières 48h !). Les au revoir sont évidemment difficiles… Nous avions pris nos habitudes à voyager à trois, nous étions organisés et ça roulait. Maman a ainsi eu l’occasion de voyager à notre manière, en mode routard, apprécier de pouvoir sortir des sentiers battus, mais aussi subir les attentes et trajets de bus, etc. Mais toutes les bonnes choses ont une fin et l’avion ne va pas tarder à décoller en direction de Paris Charles de Gaulle…

Quant à Célia et moi, nous prenons un vol intérieur Hanoi – Ho Chi Minh Ville (76€ pour nous deux, pas cher !) pour rallier le sud du Vietnam et continuer notre trip. En 2 semaines et demie, nous avons découvert toute la moitié nord de ce magnifique pays et nous nous séparons avec des souvenirs plein la tête.

Nos impressions sur Hoi An, la lumineuse

Nous sommes tombés sous le charme de cette cité balnéaire et de son ambiance relax. Alors c’est sûr, il n’y a que des touristes et la plupart des locaux qui sont là sont ceux qui travaillent sur place. Nous avons croisé plusieurs voyageurs à qui cela n’a pas plu du tout. Mais dès qu’on s’éloigne un peu du centre, nous pouvons retrouver un semblant d’authenticité comme avec cette fête d’anniversaire à laquelle nous avons participé. Mais nous concernant, nous avons trouvé au même endroit une petite ville à taille humaine, une ambiance estivale, la plage, un peu d’édifices culturels, des temples, des bars, des restos, et tout ce qui va bien pour des vacances.  Et ces lampions… J’en garde un excellent souvenir. C’est si agréable d’y déambuler le soir venu, juste en admirant toutes ces lumières depuis le pont qui traverse la rivière…

 

Alors Maman, à toi maintenant de nous débriefer le Vietnam en commentaire ?