500 millions de Chinois, et Nous et Nous et Nous !

(Les 8 et 9 décembre)

Les chinois NE PARLENT PAS anglais !!! Voilà, c’est dit ! La barrière de la langue est un vrai challenge pour ceux qui veulent voyager dans l’Empire du Milieu. Les chinois ne parlent pas anglais, et ne veulent pas parler anglais donc ils ne font aucun effort pour nous comprendre. Alors on mime, on écrit, on tente des mots, on fait des dessins, on utilise un traducteur sur smartphone, tous les moyens sont bons pour se faire comprendre. Parfois, ça donne lieu à de véritables sketchs comme la fois où Célia demanda du sel dans un restaurant en mimant le geste de la salière. Le serveur lui ramènera du thé,  puis une cuillère avant d’abandonner… Je nous décerne le titre de champion de boxe canadienne ! Maintenant que cette frustration a été évacuée, nous pouvons passer au récit de notre périple…

En arrivant à Chengdu, nous entrons dans la province du Sichuan, région du Centre Ouest de la Chine. Cette province est assez montagneuse avec des sommets parmi les plus hauts au monde, avec notamment l’Himalaya tout proche. Le Sichuan est connu principalement pour être le grenier de la Chine, produisant d’énormes quantités de riz et de blé grâce à un climat très favorable, et pour abriter plusieurs réserves de pandas géants.

Nous avons choisi de résider à l’auberge Flipflop, plutôt bien notée sur TripAdvisor. Et nous ne regrettons absolument pas notre choix puisque l’auberge est très accueillante, la déco est plutôt sympa avec billard, baby-foot, canapés et poufs partout, un staff très serviable et surtout un restaurant vraiment pas cher et pourtant très bon ! Ambiance relax et propice à l’échange avec tous les voyageurs de passage.

Nous profitons des conseils du staff de l’auberge qui parle un bon anglais (les staffs des auberges sont les seuls à parler anglais en Chine !) pour planifier les jours suivants afin de découvrir le Sichuan. Nous ne parvenons pas à faire rentrer toutes nos activités dans le planning, et nous avons envie de nous reposer dans cette auberge tout confort, alors nous devons faire des choix et supprimer quelques visites, notamment le trek aux monts Eméi (le trek, on a donné déjà !), les bassins de calcaire de Huanglong (pas de bol, le parc est fermé l’hiver) et le parc national de Zhanggiajie avec les fameux pics rocheux (Là par contre, les boules de rater ces merveilles dignes de KungFu Panda mais la logistique pour s’y rendre est vraiment complexe).

Voilà, le décor est planté, nous pouvons entamer notre exploration de Chengdu dès le lendemain !

Ici, la vie ressemble à chez nous en Europe. Avec environ 9 millions d’habitants, on retrouve des grandes rues piétonnes qui regorgent de magasins de grandes marques, des panneaux lumineux publicitaires partout et des buildings qui poussent aux quatre coins de la ville. La vie nous y semblé plutôt agréable avec de grands parcs où les chinois boivent le thé ou font leur gymnastique, de la verdure et un calme bienvenu malgré la circulation (la majorité des voitures et scooters sont hybrides). On se déplace facilement notamment avec les nombreux bus et les deux lignes de métro à 2 RMB le ticket (0,25 €).

Après avoir traversé le marché en bas de l’hôtel, qui est plus que surprenant, on commence par la visite du quartier piéton dont je parlais quelques lignes au-dessus. On retrouve des visages familiers comme Burger King, Nike, Zara et H&M. Puis on enchaine sur Tianfu Square où nous rencontrons enfin ce cher Mao. Du haut de ses 20 mètres de haut, il domine cette place qui n’est pas extraordinaire mais témoigne de l’ordre chinois et reste un endroit incontournable de la ville. Ensuite, nous nous promenons dans People’s Park, le « parc du peuple ». Là, nous découvrons des dizaines d’alvéoles semi-circulaires d’une trentaine de mètres de diamètre où les chinois du troisième âge (et ils sont nombreux en Chine !) s’adonnent à toutes sortes d’activités : gymnastique, chorale, cours de danse, représentation théâtrale, etc. Toutes les occasions sont bonnes pour s’entretenir physiquement et ne pas rester cloitré chez soi. Pour résumer, c’est « Faites ce que vous voulez, mais bougez ! ». Belle mentalité ! C’est franchement original de les regarder s’activer, danser, chanter, quelle énergie ! Ici, pas de honte, chacun fait à son rythme, à son niveau. Au bord du petit lac, on trouve même un drôle de métier : des nettoyeurs d’oreilles. Pour quelques yuans, ils sortent leurs ustensiles de chirurgien et vous récurrent les tympans. A regret, nous n’avons pas eu l’occasion d’essayer…

On poussera une pointe jusqu’au Wuhou Temple mais vu l’heure tardive et le prix de l’entrée, nous nous contenterons de l’extérieur, puis d’une courte ballade dans le quartier tibétain non loin de là.

Au cours de notre promenade, nous avons l’occasion de discuter avec un chinois qui parle un bon anglais. Nous ne nous faisons pas prier pour poser les milliers de questions qui nous passent par la tête, tellement rare de pouvoir parler avec un local. Nous apprenons notamment que si les chinois parlent si peu anglais, c’est parce que cela ne les intéresse pas. En effet, les étudiants passent des heures à l’apprendre sur les bancs de l’école, mais peuvent passer toute une vie sans jamais le pratiquer. Le pays est tellement grand, que la plupart n’ont pas assez d’une vie pour le visiter, alors pas besoin d’aller hors des frontières. Et quand ils sortent de leur Empire, c’est en voyage organisé encadré par un guide (ah les troupeaux de chinois à Paris…). Au niveau du commerce, la Chine se suffit à elle-même donc pas besoin de parler anglais. Et devenant une des plus grandes nations du monde, ce sera aux autres pays de s’adapter à la Chine en apprenant le mandarin. Tout récemment, le gouvernement chinois a même supprimé l’épreuve d’anglais à l’équivalent du baccalauréat… Donc ça ne risque pas de s’aller en s’améliorant pour les touristes… C’est vraiment une autre mentalité quand on voit à quel point on nous rabâche en France à quel point l’anglais est important… A bon entendeur, mettez-vous au mandarin !

Avant de rentrer, nous décidons de prendre un bus local jusqu’à Anshun bridge. Ce spot est le coin préféré des photographes de passage à Chengdu. Surplombant la rivière Jingjiang dans lequel elles se reflètent, les lumières de ce pont sont tout simplement magnifiques, donnant des allures de palace flottant à ce restaurant. Malgré le froid, nous testerons toutes les fonctionnalités de notre appareil photo sur ce sujet idéal. Et nous n’aimerions pas devoir régler la facture d’électricité du restaurant…

En rentrant, nous faisons la connaissance d’un couple Français tourdumondistes, Carole et Gwéna, qui ont, eux, rejoint la Chine par le transsibérien ! Nous passerons le reste de la soirée à échanger nos bonnes et moins bonnes aventures ! On les reverra très régulièrement pendant notre séjour à Chengdu.

Demain, nous visitons le parc national des Pandas, nous avons hâte !