Xi’an, direction son armée de soldats en terre cuite !

(Du 17 au 20 Décembre)

Première journée

En descendant du train, nous nous laissons porter par la foule jusqu’à la sortie. Nous trouvons sans mal le bus, juste en face de la gare, en compagnie de Laia, une jeune chinoise rencontrée dans le train, qui nous sert de guide. Les tarifs de bus sont les mêmes à Xian qu’à Chengdu, soit 2 RMB personne. Quelques stations plus loin, nous descendons du bus et nous dirigeons vers notre auberge.

L’auberge est très bien, le staff est disponible, avec billard dans la cour, ping-pong sur le toit, Télé/DVD dans la salle commune, etc. Seuls bémols, le resto est bien plus cher qu’à Chengdu et le dortoir de 6 personnes dans lequel nous dormons est vraiment petit pour 6 voyageurs et leurs gros sacs respectifs. Chaleur humaine, chaleur pas chère…

En milieu d’après-midi, nous partons faire un premier repérage de la ville.

La ville de Xian se décompose en deux parties bien distinctes : la vieille ville entourée de hauts et épais remparts, puis la banlieue qui l’entoure. Les monuments à visiter se situe pour moitié dans la vieille ville, à quelques minutes de notre auberge, tandis que l’autre moitié se situe davantage au Sud de la vieille ville, mais facilement accessible par une des deux lignes de métro.

Nous découvrons avec fascination le quartier musulman (ah bon, ils ne sont pas tous bouddhistes ?), avec ses rues bordées de stands où l’on vend toutes sortes de xiaochi, ces petits encas (brochettes, raviolis, barquettes de tofu, etc.) qui ont fait la réputation de Xian dans toute la Chine. Dans ce quartier, on est de suite happés par ces cuisiniers qui nous hèlent tout en retournant leurs brochettes sur la braise, les fumées s’échappant des woks et tous les étals sur lesquels sont disposés des mets inconnus pour nous… Alors au fur et à mesure qu’on se balade, nous essayons quelques petites choses contre quelques RMB, comme un gâteau de riz pour Célia, ou une saucisse sculptée pour Ben. Miam !

Puis nos pas nous emmènent à la sortie du quartier musulman, face à la tour du Tambour. Cet impressionnant édifice est aussi beau de jour comme éclairé de nuit avec sa rangée de tambours à l’extérieur. Nous nous enfonçons davantage dans le centre-ville, jusqu’à la Tour de la Cloche à quelques centaines de mètres de là. Au milieu d’un rond-point et entourée de magasins de marques occidentales (qui contrastent fortement avec le style architectural « traditionnel » du bâtiment !), nous nous trouvons face à… de nouveau la tour du Tambour ?! Ah non, le Guide du Routard nous signale qu’il s’agit cette fois de la Tour de la Cloche. Edifiée sous les Ming, elle est l’exacte jumelle de la tour du Tambour, si ce n’est que des cloches ont remplacé les … tambours (c’est bien vous suivez !).

En deux heures, nous avons fait le tour des sites plus intéressants de la vieille ville de Xian et le froid se faisant de plus en plus froid (hé oui !), nous décidons de nous réfugier au chaud à l’auberge. Le soir venu, nous rencontrons Claude, un Français à Xian depuis plusieurs semaines, qui nous accompagne pour dîner dans une petite cantine juste en face de l’hôtel, mais bien moins cher avec ses 10 Yuans le grand bol de nouilles !

Terracotta army

Bien que Xian soit une ville charmante en elle-même, elle n’est devenue une destination incontournable faisant déplacer les foules de touristes que depuis 1974. On savait que la ville avait été la capitale de deux dynasties chinoises mais qui aurait prédit la découverte miraculeuse de cette formidable armée de soldats en terre cuite ?

 Ce matin, nous sommes un peu à la bourre et nous mettons en route pour l’armée de terre cuite sur les coups de 11h. Tant mieux, le Routard nous dit qu’il vaut mieux éviter les foules qui y vont plutôt le matin. Le site archéologique n’est pas tout à fait à Xian, mais plutôt à 42 km à l’est. Dans un souci d’économie, nous nous y rendons en bus locaux en 1h30 environ (depuis la gare, de nombreux bus attendent les touristes pour se rendre sur le site). Nos tickets étudiants nous coûteront 45 RMB chacun pour pénétrer dans cet endroit fabuleux.

Un peu d’histoire (c’est pour votre bien) : Il était une fois en 231 avant JC, le suzerain du royaume de Qin (à prononcer T’Sin, d’où une origine éventuelle du nom Chine…) réunifia plusieurs régions du coin pour en faire un pays, qui deviendra bien plus tard la Chine. Comme tous les empereurs, il était de coutume que le premier coup de pioche de son tombeau soit donné lors de son accession au trône, de manière à ce qu’il supervise les travaux. Alors âgé de 13 ans, il le voulait à son image : grandiose. Or, dans son délire mégalo-tradi-paranoïaque, il voulut également une puissante armée pour le protéger dans l’au-delà. Il engagea alors des travaux titanesques pour creuser des tranchées autour de son tombeau, afin d’y disposer des milliers de soldats en terre cuite tous munis de véritables armes, puis les recouvrir de bois et de terre pour les enterrer avec lui. En chiffres, cela donne : il y a 22 siècles, plus de 500 000 personnes (1/4 de la population adulte de l’époque) travailla pendant plus de 36 ans pour former une armée de 6000 à 7000 soldats de terre cuite. Puis il y a 25 ans, un paysan qui voulut creuser un puit dans son champs tomba sur un vestige de soldat, puis sur un autre, etc. Aujourd’hui, environ un millier de ces soldats ont été mis à jour, et combien en reste-il ? Les fouilles sont toujours en cours…

Et en vrai, à quoi cela ressemble ? 3 Fosses principales ont été mises au jour, recouvertes par d’immenses engards en métal qui sont indignes de la magnificence du site. Mais à part cela, c’est incroyable ! Certains parlent de l’armée de terre cuite comme la 8ème merveille du monde, et c’est un titre que nous lui décernerions volontiers ! C’est devenu un des endroits les plus visités au monde et à raison ! Classé au patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO en 1997, nous avons du mal à croire que tout cela a été créé il y a de cela 22 siècles… C’est en se rendant compte que chaque soldat, chaque visage, chaque torse, a été personnalisé et parfois mis en couleur que l’on réalise le travail de titans des gens de l’époque. Nous sommes restés ébahis devant les différentes classes de soldats représentés, du fantassin aux généraux, ainsi que des chars, des chevaux, de véritables armes, etc.

Après plus de deux heures de visite, nous ressortons du parc et rentrons à Xian.

Le soir, nous avons prévu d’aller admirer le spectacle de son et lumière qui a lieu tous les jours à 19h30 en hiver. Il s’agit en fait d’un spectacle aquatique, mettant en scène les jets d’eau d’une immense fontaine, mis en scène avec des spots de couleurs et de la musique. Les croisant dans la salle commune, nous proposons à nos 3 coloc’ de dortoirs de se joindre à nous et c’est ainsi que nous nous mettons tous les 5 en route vers la grande Pagode de l’Oie sauvage à quelques stations de métro de l’auberge.

Alors, c’est l’histoire d’un américain, un australien, un espagnol et deux français qui visitent Xian…

Sur place, nous ne sommes absolument pas déçus et malgré le froid, nous sommes émerveillés par le show. Les chinois sont capables de faire de très belles choses ! Nous en profitons pour nous balader autour de la pagode de nuit et participerons (enfin, surtout Célia qui déborde d’énergie ce soir-là) à un cours de danse  dans la rue. Puis nous retournerons manger au quartier musulman quelques xiaochis tandis que Célia préférera rentrer à l’auberge. Brochettes de viande, poulpes grillés et anguilles sont au menu ce soir…

Le lendemain,

rendez-vous est pris pour continuer notre exploration de Xian. L’australien a l’intention de se rendre au marché des animaux de Xian. Nous ne nous faisons pas prier pour l’accompagner. On prend les mêmes et on recommence !

Perdus dans les quartiers Est de la vieille ville, Célia va se faire accoster par une gentille dame qui ne va plus la lâcher. Désireuse de nous rendre service, elle va prendre Célia par la main, la mener (et nous qui suivons) jusqu’au marché et même rester avec nous pendant un bon moment, trimballant Célia de droite à gauche, d’étal en étal pour lui montrer à chacun de nouvelles curiosités. Le marché est plutôt surprenant car nous pouvons y trouver absolument tout et surtout n’importe quoi ! Au niveau des animaux, on découvre la grande passion des chinois pour les oiseaux qu’ils exposent chez eux. Il y a des centaines de cages alignées avec parfois des dizaines d’oiseaux entassés à l’intérieur. On trouve également des serpents, des tortues, des poissons de toutes tailles et de toutes couleurs, des écureuils pour à peine quelques yuans. Vraiment pas cher ! On se dit que ce n’est pas  possible de vendre autant d’animaux, les chinois doivent certainement en manger une bonne partie… La balade durera un bon moment avant de rentrer et manger ensemble. 

Le soir, nous avons accepté l’invitation de Claude pour son anniversaire et nous le suivons au resto. Accompagnés de Carlos, notre coloc espagnol, ainsi que de quelques copains chinois de Claude, nous goutons au « hot pot » (littéralement « fondue »). Le serveur nous apporte un réchaud et une casserole d’eau chaude qui bout au milieu de la table tout au long du repas. Et nous mettons nous-même tous les ingrédients crus à chauffer dans l’eau : nouilles, salade, légumes, etc. C’est vraiment très bon et très convivial ! On recommencera ! En guise de cadeau d’anniversaire, les chinois ont apporté un gâteau d’anniversaire et de l’alcool de riz, nickel pour digérer tout ça et finir la soirée tranquillement…

Dernier jour : visite de la ville et train

Le 20 décembre, c’est déjà notre dernier jour à Xian. Nous prévoyons de finir de visiter les monuments de la ville. A pieds et en bus, nous passons de la Grande Mosquée dans le quartier musulman, puis les tours du Tambour et de la Cloche, les remparts et son quartier typique attenant, la petite pagode de l’Oie sauvage et enfin la grande pagode de l’Oie sauvage. Pris par le temps et le budget, nous ne sommes pas rentrés dans chacun de ces monuments et nous sommes parfois contentés de le voir depuis l’extérieur, nous contentant des explications des guides touristiques pour appréhender un peu l’histoire de ces vestiges.

Au détour d’un temple, nous avons été initiés à un jeu que les chinois pratiquent souvent sur le trottoir et qui nous a longtemps intrigués. Il s’agit d’une toupie que le joueur fait tourner en frappant avec son lasso. Ça fait beaucoup de bruit (le lasso claque fort) et c’est loin d’être facile mais Célia s’en est très bien sortie pour une première fois !

Le soir, nous reprenons le train pour la seconde et dernière fois en Chine afin de nous rendre à la capitale Pékin / Beijing. Cette fois, nous sommes sûrs de nous et nous débrouillons parfaitement dans la gare puis pour trouver notre place en « hard sleep ». Et nous avons même prévu nos soupes de nouilles lyophilisées. De vrais chinois, j’vous dis !

Les transports « longue distance » en Chine peuvent paraitre cher à première vue. En effet, nos billets pour le train Xian – Beijing nous ont par exemple coûté 285 RMB soit 35€ par personne, ce qui est énorme pour notre budget. Toutefois, l’Empire du Milieu étant tellement gigantesque, si nous faisons le ratio par kilomètre, on s’aperçoit que les transports ne sont pas si chers que ça finalement. C’est simplement que les distances sont tellement grandes…

De nouveau, nous parvenons sans problème à notre nouvelle destination après une quinzaine d’heures de voyage et plus de 1200 kilomètres parcourus.