Nos derniers instants en Chine !

(Les 26 et 27 Décembre)

Rentrés de la Grande  Muraille la veille, nous apprécions de nouveau la chaleur de notre auberge à Beijing. Et il nous reste 2 jours pour visiter la ville et profiter de cette atmosphère si particulière de la capitale chinoise avant de prendre notre avion en direction du Vietnam.

Pour déjeuner, nous nous dirigeons vers la rue Donghzimennei Dajie, station Beinxingia en métro. Cette rue, dont le nom signifie « rue des fantômes » car les restaurants y sont ouverts jours et nuits, est LA rue des restaurants. Des dizaines de petits et grands établissements se sont installés de part et d’autre, baguettes contre baguettes, avec leurs lanternes rouges qui éclairent le trottoir. On passera plus d’une heure à discuter avec le serveur de notre resto, chacun son smartphone dans la main, en utilisant google translate. Génial !

Puis à deux pas de là, nous nous rendons dans le quartier des hutongs. Les siheyuan, ces maisons emblématiques du vieux Beijing tentent de résister dans la capitale. Elles sont  facilement reconnaissables avec leur immense portail traditionnel généralement rouge avec leur tambour de porte. 

Sur notre lancée, nous continuons jusqu’aux « Champs-Elysées chinois ». Cette immense avenue, flanquée de panneaux publicitaires lumineux de chaque côté regroupe toutes les plus grandes marques occidentales, organisées dans de grands centres commerciaux ultra modernes. Malheureusement, nous ne ferons pas d’affaire shopping puisque tous ces produits de luxe sont à des prix beaucoup plus élevés que leurs semblables occidentaux. Le gouvernement se fait plaisir sur les taxes !

Mais au milieu de toutes ces boutiques, nous débouchons sur le marché nocturne que nous recherchions : le marché aux insectes ! Sur 300 mètres, des dizaines de stands identiques alignés. Sur leurs étals, de nombreuses espèces d’insectes en brochette, cuits ou crûs : des poussins, des oursins, des hippocampes, des mygales, des mille-pattes, des poulpes, des sauterelles, des serpents, des larves en tous genres… Il y en a pour tous les goûts ! Ben hésite, fait le tour du marché dans un sens, puis dans l’autre, avant de se résigner. C’est qu’il grignoterait bien un petit quelque chose, mais les vendeurs ne fournissent pas de notice d’utilisation avec la brochette, et Ben ne saurait même pas par où commencer… Mais non, il n’avait pas du tout peur !..

Après cette légère mise en bouche, nous rentrons à l’auberge où nous attendent nos deux frenchies Camille et Maxime rencontrés quelques jours auparavant. Nous avons prévu de nous faire un resto tous les quatre ce soir. Une fois réunis, nous les emmenons dans la rue où nous avons mangé ce midi pour avoir un maximum de choix dans les plats. Nous nous installons dans un restaurant spécialisé dans les « hot pot ». Signifiant littéralement « fondue », nous vous avions déjà parlé de ce repas qui consiste à avoir au milieu de la table une marmite d’eau bouillante sur un réchaud, afin d’y faire notre propre popote. Un repas très agréable en excellente compagnie ! Comme nous, ils font un tour du monde. Vous pouvez d’ailleurs les suivre sur leur propre blog : brioche-et-sac-a-dos.blog4ever.com

Le mausolée de Mao

Hé voilà, le 28 décembre, c’est déjà notre dernier jour en Chine ! Et comme notre avion est ce soir à 1h du matin, nous avons encore la journée pour nous promener. Direction le mausolée de Mao sur la place Tien’Anmen. Nous n’avions pas eu le temps de le visiter la première fois car il n’est ouvert qu’entre 8h et 12h. En plus c’est gratuit, ce serait dommage de s’en priver. Toutefois, il est impossible de rentrer avec sac à dos et appareil photo. Encore une fois, portiques de sécurité et fouille au corps pour pénétrer dans ce bâtiment construit en 1977, un an après la mort du président Mao.

A l’intérieur, deux pièces : la première contient une immense statue du grand timonier assis, des centaines de bouquets de fleurs fraiches formant une forêt à ses pieds ; la seconde pièce comprend le corps embaumé reposant dans son cercueil de marbre et de verre. On n’a pas le temps de s’émouvoir car la visite se fait au pas de course. En effet, dès l’entrée, nous sommes à la queue leuleu avec interdiction de s’arrêter ni de parler sous peine de se faire reprendre à l’ordre par les gardes présents tous les dix mètres qui ne laissent rien passer. 30 secondes top chrono pour traverser le mausolée de part en part ! Le plus marquant, reste ce contraste entre ce Beijing exaltant le capitalisme avec tous ces touristes et chinois, de l’écolier au centenaire, qui viennent rendre hommage au président dictateur. Tout simplement saisissant de voir que son image est toujours aussi forte dans les esprits !

Temple du Ciel et de la Terre

Avec l’après-midi devant nous, nous en profitons pour nous rendre au Temple du Ciel et de la Terre accessible en métro. Nous prenons notre ticket à 15 RMB qui nous permet d’accéder aux jardins autour des monuments, sans possibilité toutefois d’y pénétrer. On se dit qu’on a visité suffisamment d’édifices chinois et qu’une visite de l’extérieur nous suffira. Seulement voilà, tous les bâtiments compris dans le Temple du Ciel sont entourés de remparts de plusieurs mètres de haut qui nous empêche de les admirer depuis l’extérieur. Ne voulant pas avoir fait tout le trajet pour rien, nous sommes donc obligés de prendre le complément de 20 RMB supplémentaires pour accéder aux monuments du parc.

Le parc en lui-même est déjà très grand. Construit en dehors de la ville en 1420, sur une surface du double de la Cité Interdite, Tiantan (le nom chinois du Temple du Ciel) propose à lui seul un large panorama de l’animation populaire : tai-chi, danses sous toutes les formes, jeux de cartes, d’échecs, konghzu ou encore Tijianzi (ancêtre du badminton pratiqué au pied) auxquels jouent de nombreuses personnes âgées sous la galerie Changlang longue de 350 mètres.

Il y a quelques années, l’Empereur était tenu d’assister à 3 célébrations par an. Il se rendait au Temple du Ciel et de la Terre pour prier, assister à des sacrifices et rituels, se purifier, etc. lors des solstices d’hiver et d’été. Cela lui permettait, selon les cérémonies, de rendre hommage au Ciel duquel il obtenait son autorité ou encore d’obtenir de bonnes moissons.

Et c’est d’ailleurs par ce bâtiment que nous commençons notre découverte : la salle de la Prière pour de bonnes moissons. Il est le symbole du parc. Véritable chef d’œuvre de l’architecture chinoise, cette rotonde en bois de 1420, comprenant une immense charpente édifiée sans aucun clou, a été plusieurs fois détruite puis restaurée. Elle est aujourd’hui impeccable et éclatante de couleurs entourée d’une triple terrasse sculptée en marbre blanc ! Ici, tout est symbolique : 12 colonnes pour les mois de l’année, 28 colonnes pour les constellations du zodiaque, 3 pierres pour les nuages, le phénix et le dragon, etc. Cela reste abstrait pour nous mais ça reste magnifique à regarder !

Ensuite, nous parvenons jusqu’à la Voûte Céleste Impériale. C’est un petit temple rond enserré dans un grand enclos circulaire. L’acoustique y est particulière et les murs du rempart conduisent parfaitement le son, si bien qu’en se mettant chacun d’un côté de l’enclos, en parlant face au mur, nous nous entendions comme si nous étions tout proches…

Enfin, parmi les édifices les plus marquants, nous terminons par l’autel du Ciel. Ce grand centre cérémoniel circulaire comprend en son centre le trône du Ciel, ex-centre de l’univers devenu, plus prosaïquement, un lieu où les souhaits se réalisent. Les chinois  font la queue pour prendre une photo au centre de ces terrasses circulaires, et nous n’avons pas résisté à faire pareil. Croisons les doigts pour que nos vœux se réalisent aussi !

Avec ce parc, nous clôturons en beauté notre séjour dans la capitale chinoise. Entre vestige typique de l’architecture chinoise et calme au milieu des jardins, les deux heures passées dans ce Temple du Ciel et de la Terre nous laisse un agréable souvenir quoiqu’un peu frisquet. Sur cette note authentique, nous repartons à l’auberge afin de manger un morceau avant de nous diriger vers l’aéroport.

L’aéroport Beijing-Capital : Direction Hanoi

Situé à 27 kilomètres de la capitale, rien de plus facile pour rejoindre cet aéroport depuis la mise en service d’une ligne de métro dédiée (merci les JO de 2008 !). En termes de trafic, l’aéroport de Beijing se classe second derrière celui d’Atlanta avec environ 81 millions de passagers en 2012. Seul hic, le prix du ticket de 25 RMB (contre 2 RMB habituellement) pour environ 30 minutes de trajet depuis Dongzimmen. Mais l’avantage, c’est que c’est nickel et que ça arrive à l’heure ! Les autres solutions sont le taxi évidemment (plus cher et plus long) ou le bus (plus économique, mais moins fiable). Attention toutefois aux heures de fonctionnement du métro, qui ferme à 22h de mémoire. Bien se renseigner avant !

L’avantage de prendre un avion à 1h20 du matin (en plus d’économiser une nuit d’hôtel), c’est qu’il n’y a pas foule dans l’aéroport donc on s’enregistre tranquillement. Nous avons le temps de profiter un peu du terminal 3, celui pour les vols internationaux, qui est le plus grand du monde et hyper moderne. Bien qu’ayant 30 min de retard, notre avion de décolle sans problème. Pour nous rendre à Hanoi, nous avons une escale à Singapour (très logique !) d’1h20. On se jette sur une zone wifi pour retrouver Facebook et consorts que nous avions quitté 3 semaines auparavant ! Aaaaah, ça fait plaisir ! Nous arrivons dans la capitale vietnamienne sur les coups de 9h. Nous nous hâtons de sortir de l’avion pour arriver dans les premiers à la douane et obtenir notre visa on arrival.

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Comment obtenir un visa vietnamien on arrival ?

Rien de plus facile ! Puisque nous y parvenons par voie aérienne, il est possible de demander un visa à l’aéroport. Nous optons pour un visa d’un mois avec une seule entrée possible. Pour l’obtenir, il suffit de se munir des documents ci-dessous :

  • Passeport valide avec une page vierge
  • 4 photos d’identité au format français
  • Une attestation d’obtention de visa (« approval letter », voir ci-dessous)
  • 45$ en cash (euros et dongs non acceptés !)
  • Le formulaire d’entrée sur le territoire (« entry card »)

Pour l’attestation  il s’agit d’un papier officiel délivré par l’immigration vietnamienne qui stipule que vous êtes bien enregistrés auprès de l’immigration et que vous pouvez obtenir un visa. Pour récupérer cette lettre, cela se fait très facilement sur internet moyennant quelques dollars en passant par des agences spécialisées. Dans notre cas, nous sommes passés par le site https://www.visa-vietnam.org qui nous a facturé 26$ pour le document (nous avons bénéficié d’une réduction sans savoir pourquoi…. Il faut compter 16$ par personne sinon) et nous l’avons reçu deux jours plus tard comme convenu par mail. Il est indispensable d’imprimer la lettre car il faut la montrer au bureau des visas à l’aéroport d’Hanoi.

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Hop, nous remplissons le formulaire que nous commençons à connaitre par cœur. Ouf, ça se passe sans accro et nous ressortons avec une page de plus remplie sur notre passeport.

Nouveau pays, nouvelle culture, on repart de zéro ! C’est parti : GOOD MORNING VIETNAM !